Après la crise de l’automne 2009, le BVB parvient à redresser la tête. Le club peut fêter son centenaire le 19 décembre 2009 dans la première moitié du classement et au printemps entamer son retour vers les sommets. Le Borussia peut même rêver à un moment d’une place en Ligue des Champions qu’il finira par manquer lors de l’avant-dernière journée… dans une invraisemblable liesse populaire.
Le BVB va peu à peu sortir de la crise en fin d’automne 2009, bien aidé par un Lucas Barrios qui enchaîne but sur but (19 au total). Pour ce faire, il n’y a pas de solution miracle : le travail et encore le travail, Jürgen Klopp ne croit en rien d’autre : « Au milieu du premier tour, nous avons fait un mini camp d’entraînement et j’ai dit aux Jungs qu’ils auraient droit à trois jours de congé après les fêtes si l’équipe courait plus de 118km par match lors de chacun des dix matchs restant jusqu’à la pause. » L’objectif ne sera pas tout à fait atteint mais Jürgen Klopp accorde tout de même les trois jours de congé promis : « Je l’ai fait parce que l’effort supplémentaire que s’est imposé l’équipe s’est immédiatement mis en place avec plus de vie sur le terrain. Nous amenions plus de confiance en nous, nous créions des surnombres – toutes ces choses que l’on peut amener avec un effort supplémentaire. » « Il était toujours à côté et criait, se rappelle Neven Subotic. Mais il voyait naturellement le jeu autrement que nous. Surtout au début il devait souvent nous guider car il était clair que nous jouions un système complètement différent. Hoffenheim avait aussi essayé de jouer ainsi, cela a fonctionné six mois mais ensuite c’est passé. Pour nous c’était en revanche un processus d’apprentissage permanent que nous n’avions jamais vu dans d’autres équipes. »
Et les Jungs apprennent vite. Lors du dernier match du premier tour, le 19 décembre 2009, le BVB bat Freiburg 1-0 pour le centenaire du club et revient dans la première moitié du classement ; une émotion et une communion incroyables entre l’équipe et ses fans, une véritable déclaration d’amour par une température de -16° qui nous a unis plus que jamais à notre club préféré. Le machine était lancée et plus rien ni personne ou presque ne l’arrêtera pendant plus de deux ans.
L’équipe commence à faire le bon mélange entre rythme, folie et stabilité. Nous nous prenons même à rêver d’un retour inespéré en Ligue des Champions. Jusqu’à la 33ème et avant-dernière journée. Ce jour-là, le BVB reçoit Wolfsburg, le champion en titre, déjà déchu. L’ambiance au Westfalenstadion, les chants, la standing ovation à la fin du match laissent Jürgen Klopp sans voix : « Je n’avais vécu un tel soutien jusque-là. » Et pourtant, le BVB a dû se contenter d’un match nul (1-1) qui lui enlevait toutes chances de participer à la Ligue des Champions car notre adversaire direct, Werder Brême, s’était imposé dans le même temps à Gelsenkirchen contre Schalke, enterrant ainsi les rêves de titre des Blauen. Et cela, c’était plus important qu’une place en Königsklasse !
Nous avions retrouvé une équipe dont nous pouvions être fiers, la joie d’aller au stade et notre cinquième place finale nous assurait le retour en Europa League, pour la première fois grâce à notre classement en championnat depuis sept ans, nous commencions à entrevoir le bout du tunnel, la fin des ruelles sombres. C’était largement suffisant pour célébrer ce que la Frankfurter Allgemeine Zeitung a nommé « Une bombastique Party : l’équipe a été fêtée après la fin du match comme si elle avait réussi un grand coup » Une Party qui en annonçait beaucoup d’autres dès la saison suivante, pour fêter des coups encore plus grands…
1er décembre : Revolution 09
2 décembre : Une défaite salutaire
3 décembre: Un rendez-vous presque manqué
4 décembre: A la conquête des cœurs
5 décembre: Goldene Zukunft braucht Vergangenheit
6 décembre: Un employé comme les autres
7 décembre: L’apprentissage
8 décembre: Le premier Derby
9 décembre: La désillusion
10 décembre: Les ruelles sombres
Adaptation libre de « Ich mag, wenn’s kracht » Jürgen Klopp. Die Biographie. De Raphael Honigstein, éd. Ullstein extra, 2017.
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