C’est la première grande émotion du Westfalenstadion. Le BVB retrouve la Bundesliga après quatre ans de purgatoire en deuxième division. Et c’est l’un de ses plus fidèles soldats du club, Lothar Huber, qui va inscrire le but de la libération à la dernière minute du barrage contre Nürnberg.

Le contexte. Depuis la création de la Bundesliga en 1963, le BVB y a toujours évolué. Presque toujours. Il y a eu quatre saisons de deuxième division  entre 1972 et 1976. Dortmund avait été durement touchée par la crise du charbon et de l’acier, son club de football en a forcément été impacté. Problèmes financiers, départ des meilleurs joueurs, le Borussia finit avant-dernier de la Bundesliga en 1971-1972 et connaît la relégation en deuxième division. Celle-ci est alors composée de groupes régionaux et, six ans après le triomphe en finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe contre le grand Liverpool, le Borussia se retrouve à batailler contre des clubs de quartiers, de banlieues ou de gros villages du Ruhrpott, 1. FC Mülheim, DJK Gütersloh, SpVgg. Erkenschwick, Schwarz-Weiss Essen, Lüner SV, Eintracht Gelsenkirchen, Union Ohligs, Rot-Weiss Lüdenscheid ou Barmbeck-Uhlenhorst. C’est d’ailleurs en deuxième division et dans ce contexte peu motivant qu’est inauguré, en 1974 le Westfalenstadion, lequel n’aurait jamais vu le jour sans l’aide des pouvoirs publics en vue de la Coupe du Monde 1974. Le club n’aurait tout simplement pas eu les moyens de se payer un telle infrastructure.

Il faudra quatre ans au BVB pour s’extirper du purgatoire. Après trois saisons compliquées loin de la promotion, la saison 1975-1976 semble être la bonne et le Borussia fait la course en tête. Mais quelques défaites en fin de saison contraignent le BVB à laisser l’unique place de promu au Tennis Borussia Berlin. Il parvient toutefois à devancer le Preußen Münster et à accrocher la deuxième place, synonyme de barrage contre le deuxième de la Bundesliga Süd, ni plus ni moins contre ce qui était alors le club le plus titré d’Allemagne (9 Meisterschale), le 1. FC Nürnberg, lui aussi à la poursuite de sa gloire passée. Au match aller, en Franconie, le BVB est dominé. Mais il est sauvé plusieurs fois par ses montants et s’impose 1-0 grâce à un but d’Egwin « Ede » Wolf.

Le match. Au retour, tout semble donc en place pour que le Westfalenstadion écrive la première page de sa légende. Le stade est comble (54’000 fans) et toute la ville brûle de retrouver son club en Bundesliga. A deux reprises, le BVB croit avoir fait le plus dur en menant 1-0 par Peter Geyer et 2-1 par Hans-Peter Hartl. Mais à chaque fois, Nürnberg revient. Quand Hans Walitza ramène les deux équipes à égalité, 2-2, il reste dix minutes et un nouveau but franconien contraindrait les deux équipes à disputer un match d’appui. Le suspense est total.

Le but. Il reste une minute à jouer lorsque Lothar Huber, un travailleur de l’ombre, latéral ou milieu de terrain défensif, accompagne une montée du joker Zoltan Varga. Il nous raconte le reste : «  J’ai pensé : je dois y aller, alors que j’étais déjà K.O. Heureusement, il m’a vu et m’a donné la balle, j’ai alors marqué un goal que je n’avais jamais réussi. Avec mon pied gauche que je n’utilisais pas beaucoup. C’était le 3-2, directement devant la Südtribüne, devant nos fidèles fans. Incroyable ! ». On jouait la 89e et Lothar Huber venait de valider le retour du Borussia Dortmund dans l’élite ! Le Westfalenstadion venait de vivre sa première grande émotion, il y en aura beaucoup d’autres par la suite. Le BVB est de retour en Bundesliga et une fête monstre a lieu dans toute la ville.

La suite. Quarante-ans deux plus tard, le BVB évolue toujours en Bundesliga. Il ne l’a plus quittée depuis ce but victorieux de Lothar Huber.

Le héros. Latéral, milieu de terrain, capitaine, Derbyheld, entraîneur adjoint, entraîneur de la réserve, jardinier, époux d’une vendeuse d’une Fanshop, Lothar Huber est un echte Borusse. Il a tout vu, tout connu avec son BVB, ce club qu’il a ramené – pour l’éternité souhaitons-le – dans l’élite du football allemand par une chaude soirée de juin 1976. Si tu souhaites en savoir plus sur cette Legende du Borussia, nous lui avons consacré le portrait qu’il mérite.

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