Lorsque le BVB joue la première Coupe Intercontinentale de son Histoire, Michael Zorc est au crépuscule de sa carrière et ne fait plus figure de titulaire indiscutable. Mais ce jour-là, à Tokyo, il figure bien dans le onze de base de Nevio Scala et c’est à notre fidèle capitaine qu’est revenu l’honneur d’ouvrir le score et la voie vers le titre officieux de champion du monde des clubs.

Le contexte. En 1997, le championnat du monde des clubs organisé par la FIFA n’existait pas encore. A la place, il y avait la Coupe Intercontinentale (ou Toyota Cup), qui servait, à titre officieux, à désigner le meilleur club de monde. Cette compétition opposait, sur un match, au Japon, à Tokyo, le vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions (puis Ligue des Champions) au vainqueur de la Copa Libertadores. Après le triomphe en mai contre la Juventus, le Borussia Dortmund est donc qualifié pour cette prestigieuse compétition contre le champion d’Amérique du Sud, les Brésiliens de Cruzeiro Belo Horizonte. Dans cette équipe, on retrouvait le gardien Dida, qui fera ensuite le bonheur de l’AC Milan, et surtout le buteur Bebeto, qui formait, avec son compère Romario, le duo d’attaque mythique de Brésil champion du monde 1994. Au BVB, Ottmar Hitzfeld a pris de la distance après le titre européen et a quitté sa place sur le banc pour assumer celle de directeur sportif. Pour le remplacer, Dortmund fait appel à l’Italien Nevio Scala, l’entraîneur à succès du Parma AC : avec lui, le club parmesan a disputé trois finales européennes consécutives, deux fois la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe en 1993 (victoire contre Antwerp) et 1994 (défaite contre Arsenal) et une fois la Coupe UEFA en 1995 (victoire contre la Juventus). Il se distingue par un jeu extrêmement spectaculaire et offensif. Mais cela ne fonctionne pas très bien à Dortmund après le style plus combatif et rigoureux d’Hitzfeld. Le BVB débarque à Toyko pour cette Coupe Intercontinentale guère en confiance, puisqu’il se traîne en Bundesliga et s’est fait sortir en DFB-Pokal par une division inférieure, l’Eintracht Trier.

 

Le match. Mais, l’espace d’un match, le BVB va retrouver les vertus qui lui avaient permis de devenir champion d’Europe six mois plus tôt. Le gardien Stefan Klos tient la baraque avec plusieurs parades en début de match puis le Borussia commence à s’enhardir, un premier coup franc est détourné par le gardien Dida.

Le but. La délivrance intervient à la 34ème minute de jeu : Stéphane Chapuisat déborde, dans son style si caractéristique, sur son aile gauche, comme il l’a fait des centaines de fois avec le maillot jaune et noir. Le centre de Chappi est manqué par Heiko Herrlich mais Michael Zorc, récupère au deuxième poteau. Après un contrôle un peu chanceux, il fusille Dida pour ouvrir le score et place le BVB en orbite vers la première Coupe Intercontinentale.

La suite. Le BVB tient son os et ne le lâchera plus. Klos doit encore s’interposer sur une tentative d’autogoal d’un coéquipier mais sinon les occasions sont plutôt dortmundoises et c’est Dida qui devra se mettre en évidence. Le but de la sécurité interviendra à cinq minutes de la fin : Paulo Sousa intercepte une contre-attaque brésilienne et s’envole sur le côté droit, son centre est dévié subtilement par Heiko Herrlich dans le but. Le BVB s’impose 2-0 et remporte la Coupe Intercontinentale. Ce sera le seul succès de Nevio Scala et la seule satisfaction de cette saison 1997-1998 : car le BVB ne termine que 10ème en Bundesliga, ce qui fait un peu tache pour un champion d’Europe, et il ne parvient pas à défendre son trophée en Ligue des Champions, éliminé en demi-finale par le Real Madrid (2-0, 0-0, avec le fameux épisode du but effondré à l’aller à Bernabeu). Les dirigeants en tirent les conséquences et Nevio Scala est remplacé en fin de saison par Michael Skibbe. Mais l’Italien aura tout de même parmi au BVB d’inscrire ce trophée à son palmarès.

Le héros. C’était difficile d’écrire une série d’anthologie du BVB sans mentionner Michael Zorc. En 1997-1998, c’était sa dernière saison et il n’était plus un titulaire indiscutable, même s’il restait le capitaine officiel. On se souvient qu’en finale de la Ligue des Champions contre la Juventus, il n’était entré en jeu que pour les dernières minutes, histoire d’aller soulever la Coupe aux grandes oreilles. C’est l’une des légendes du BVB. Présent au club depuis 1981, 463 matchs de Bundesliga avec le BVB, un record, pour 131 buts, 555 matchs et 153 buts toutes compétitions confondues, capitaine de l’équipe de 1989 à 1997… Il a tout connu avec son Borussia. Natif d’Eving, dans les quartiers nord de Dortmund, comme Kevin Großkreutz, il a débarqué en 1981 au BVB, dans un club qui se traînait en milieu, voire fin de classement. Sa longue chevelure lui avait valu le surnom de Susi, qui ne l’a jamais quitté.

En 1986, alors que tout espoir semblait perdu et la relégation inéluctable, c’est lui qui avait tiré le pénalty de l’espoir contre le Fortuna Köln (j’y reviendrai dans quelques jours) puis il a participé à la folle ascension du BVB vers les sommets : la Pokal de 1989, les Meisterschale de 1995 et 1996, la Ligue des Champions en 1997 puis la Coupe Intercontinentale… à chaque fois, il était présent et capitaine. Après sa retraite en 1998, ce fidèle parmi les fidèles s’est reconverti dans le management au sein du club. Et, en 2005, alors que le BVB est aux portes de la faillite, c’est lui que choisissent les deux nouveaux hommes forts du club, Reinhard Rauball et Hans-Joachim Watzke, pour porter le projet sportif d’un club en complète reconstruction. Et ce qu’il avait réussi comme joueur, il va également l’accomplir comme directeur sportif, soit ramener un club en pleine dérive vers les sommets du football allemand et européen.

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