Après mon passage pour la belle victoire face à Leverkusen il y a une quinzaine de jours, j’avais mis un point d’exclamation sur la suite des évènements et l’enchaînement de matchs coriaces. Nous voici aujourd’hui à la fin du mois de septembre et force est de constater que la situation a bien changé depuis la dernière visite. Nous affrontons donc aujourd’hui le Werder Bremen, un adversaire tenace qui nous avait éliminés de la Pokal l’année dernière, puis la prochaine journée de Bundesliga sera l’occasion d’un déplacement chez nos copains de la Schwarzwald : le SC Freiburg. L’occasion pour moi de vous conter mon week-end en deux temps, puisque je suis allé superviser Freiburg qui jouait à quelques dizaines de kilomètres de Dortmund sur la pelouse du Fortuna Düsseldorf.

Et pour ce week-end 100% foot allemand, nous partons à cinq français en direction de la Ruhr, grande première pour certains d’entre eux, le week-end s’annonce prolifique en buts et en émotions, c’est bien ça que l’on cherche à « vendre » à nos amis qui vont découvrir le Westfalenstadion. Dortmund et Bremen font partie des équipes qui tournent à 4 buts/match en moyenne, le Borussia fait partie des meilleures attaques du championnat, le Werder paraît friable défensivement avec l’absence de cadres comme Moisander, le capitaine, ou encore Langkamp voire notre ex-défenseur Töprak, prêté pour la saison chez les Werderaner. Après 6-7h de voyage rythmé par les bouchons parisiens, les averses intempestives et les orages impromptus, nous voici enfin arrivés dans le temple de notre cher Julien. Les copains sont bouche-bée, estomaqués par la décoration de l’appartement, et franchement, on peut vous le dire, y’en a que pour un seul goût (ou presque) : celui du Borussia.

Guten Morgen Jungs !

Tout le monde se réveille tardivement aujourd’hui. Effectivement, ce n’est pas le créneau préféré du samedi 15h30 qui a été retenu pour cette 6ème journée de Bundesliga mais bien celui du Topspiel de 18h30. Ce qui « perturbe » mes habitudes d’avant-match et qui me fait trépigner trois heures de plus, m’enfin bon, ça nous permettra de voir ce que font les concurrents avant que l’on joue. Après s’être tous préparé et mis aux couleurs schwarzgelben, nous partons faire le plein de bières au supermarché puis direction le centre-ville pour un premier repas tous ensemble.

Richtung Stadion

Après avoir fait un coucou aux amis du Fan-club auquel j’appartiens, nous partons direction le stade, c’est le moment choisi par le ciel pour nous sortir une belle averse. Déjà mouillés, et même pas par une Bierdusche sur un but de nos Jungs… pfff ! Nous nous abritons pour déguster la fameuse Currywurst aux abords du stade ; puis nous repartons vers un autre Biergarten pour tester la Bratwurst… Cette fois-ci, pas de grand chelem avec le Westfälischer Schinken, le resto de midi tape aussi sur l’estomac… Bon, et si on parlait foot maintenant ? La pluie s’arrête, direction la Südtribüne !

Focus sur le match qui se présente à nous, honneur aux visiteurs pour commencer. Les Grün-Weiss enregistrent le retour de Milot Rashica, l’attaquant kosovar qui avait marqué 9 buts la saison passée. Florian Kohfeldt propose donc un 4-4-2 avec Jiri Pavlenka dans les barres, une défense quelque peu décimée mais avec de l’expérience : Gebre Selassie, Lang… Le retour de notre Dortmunder Jung : Nuri Sahin en n°6 avec Klaassen et Bittencourt (lui aussi, ex-Borusse), et devant Rashica donc accompagné du jeune et talentueux américain Josh Sargent. On notera l’absence également de Yuya Osako, le japonais ayant lui aussi marqué la bagatelle de 3 buts pour le Werder soit plus d’un but sur 3 avant ce match. Battu sèchement par le RB Leipzig, leader du championnat, la semaine dernière, le Werder doit impérativement relever la tête.

Côté Borussia, un turn-over est mis en place pour pouvoir passer la semaine qui arrive. Si sur le papier, cela ne semble pas être dangereux, en zoomant de plus près sur nos trois adversaires, c’est encore une vague assez difficile à surfer qui arrive. Le Werder arrive avec près de 6 500 fans aujourd’hui dans notre Tempel mais derrière, c’est deux déplacements qui attendent le Borussia dont un du côté de Prague pour affronter le Slavia en Königsklasse, la victoire est impérative face « au plus faible du groupe » qui a failli créer l’exploit de taper l’Inter chez eux alors que ces derniers sont sur un sans-faute en Série A ; et un déplacement chez les copains de la Schwarzwald à Freiburg, surprenant 3ème avant cette journée. Bürki tient les cages avec devant lui le retour de Piszczek accompagné d’Hakimi, Weigl qui retrouve une place de titulaire et Akanji. A noter donc qu’Hummels est absent mais probablement de retour mercredi, de même que Guerreiro qui a besoin de souffler. Witsel et Dahoud font la paire en Doppelsechs, et, devant, une petite surprise avec l’apparition (enfin) de Götze en pointe pour remplacer Alcacer. Reus, Hazard et Sancho s’occuperont de l’animation offensive.

Equipés de kebabs et de bières, nous entrons dans le Block qui est noir de monde, il est difficile de se faufiler pour trouver un bout de place, « You’ll Never Walk Alone » retentit mais toutes nos bières s’écroulent pendant la chanson… Paix à leurs âmes, le match est lancé par Herr Aytekin, auf geht’s Jungs, kämpfen und siegen !

Première vague

Si Dortmund prend la possession à son compte, c’est le Werder qui va allumer la première mèche : percée de Rashica, retour d’Hakimi, Klaassen remporte le duel face à Witsel et envoie sur orbite Rashica et qui envoie une cacahuète dans le petit filet de Bürki, crucifié par ce contre. 0-1 dès la 7ème minute de jeu. Vous le sentez le match piège ?

Pas le temps de tergiverser bien longtemps : Hakimi se joue d’un adversaire côté gauche et repique dans l’axe pour décaler Piszczek sur la droite, le polonais envoie une sublime galette au second poteau pour Götze qui envoie un coup de casque au fond ! Egalisation à 1-1 dans les deux minutes qui ont suivi l’ouverture du score, le stade explose !

Dortmund continue d’attaquer et on constate que techniquement, tout le monde est au rendez-vous, ça joue très propre, un vrai régal pour les yeux, le Werder est souvent en difficulté dans les duels en cette première mi-temps et cela laisse des espaces côté Borussia pour pouvoir attaquer, Sancho et Hazard s’essaient mais cela ne va pas au fond… Derrière, deux contres sont annihilés par la défense ou par notre gardien, arrive alors la 41ème minute de jeu. Sur une attaque placée, Witsel écarte sur son compatriote belge Hazard, il centre et Marco Reus coupe au premier poteau d’une tête décroisée parfaite, ça fait 2-1 ! Enfin, nous avons pris les devants et c’est mérité au vu de ce premier acte. Il s’en faudra de peu pour que Dahoud breake le 3-1 juste avant le retour aux vestiaires mais c’est bien le Werder qui créera un dernier frisson avec une frappe de Bittencourt stoppée par Bürki. Halbzeit !

Recherche du second souffle

Au retour des vestiaires, je m’avance assez serein sur l’issue du match, je nous vois assez forts pour pouvoir contrer le Werder si jamais on leur laissait un peu le ballon, les prestations défensives face à Leverkusen et Barcelone avaient été intéressantes, à Francfort, ce fut moins bon certes mais je le sens assez bien. Après, je n’étais pas dupe, je me revois bien dire aux copains : « pour gagner ce match, Dortmund devra marquer 3 buts ». Il a fallu 10 minutes pour que cette phrase prenne tout son sens. Le Werder obtient son premier corner du match, j’ai un mauvais pressentiment : déviation de Sargent, tête de Friedl étrangement seul au second poteau (avec deux autres joueurs) qui n’a plus qu’à la pousser 3 mètres au fond, c’est rageant et ça fait 2-2…

On se dit que l’on va partir pour une bonne grosse demi-heure d’attaque-défense, mais je sens que les gars commencent à piocher dans les réserves, l’intensité n’est pas la même, forcément, mais le travail de sape de la possession de balle ne fait pas grand effet sur les Werderaner qui adoptent un dispositif plus serré derrière et Dortmund se casse les dents sur « le mur vert ». Et quand Hakimi s’essaie, c’est repoussé par Pavlenka dans les pieds d’Hazard qui envoie un cachou… miraculeusement dévié par un défenseur en corner ! La différence n’est pas faite non plus sur les coups de pieds arrêtés, c’est un secteur très très problématique que ce soit offensivement ou défensivement.

Brandt, Guerreiro et Alcacer rentreront en jeu également, Julian se créera une occasion franche mais sa frappe échoue peu à côté du but, on regrettera également de ne pas le voir titulaire en début de match mais Thorgan semble avoir une petite longueur d’avance ; Raphaël aura apporté un peu de vivacité et de percussion dans cette fin de match, enfin Paco aura une seule occasion qui partira au-dessus à la dernière minute, c’est bien dommage mais on va s’arrêter sur ce score nul de 2-2. J’ai vraiment un sentiment d’impuissance pendant toute cette fin de match car même en encourageant fort mon équipe, il n’y avait plus d’essence dans le moteur et on aurait pu attaquer encore une heure comme ça que je ne sais pas si on aurait marqué le 3-2.

Situation dérangeante

Du point de vue statistique, le Werder accroche son premier nul de la saison après un début de saison en dents de scie, pour Dortmund c’est un deuxième nul consécutif qui a des conséquences frappantes puisque le Borussia se retrouve alors 8ème, doublé par les ennemis de Schalke qui ont frappé un grand coup, 1-3 du côté de Leipzig, mais doublé également par Wolfsburg qui s’est imposé face à une faible équipe de Mainz, Leverkusen (que l’on avait dominé largement) et par l’autre Borussia, celui de Mönchengladbach ; tous deux ont gagné facilement leurs déplacements 0-3. Le Bayern prend le lead après sa victoire à Paderborn 2-3. Mais il n’y a pas de quoi tirer la sonnette d’alarme. Cette Bundesliga est hyper serrée. Après 6 journées, 4 points seulement séparent le Bayern et l’Eintracht Frankfurt (9ème), grosso modo, le classement est vraiment coupé en deux en attendant la prochaine journée.

Enfin, concernant l’analyse du match dans sa globalité, une première mi-temps plutôt bonne du Borussia si l’on excepte ce but pris en contre, la balle tournait de manière fluide et précise, j’ai encore beaucoup apprécié la débauche d’énergie d’Hakimi, qu’il soit à gauche ou à droite, ce joueur est une vraie pile électrique. Dahoud a été bon dans la distribution du ballon, mais cela a été un peu plus dur lorsqu’il fallait casser les lignes, il est regrettable que son occasion ne se transforme pas en but en toute fin de première période. Enfin, l’apport de Götze devant en faux n°9 a été très intéressant puisqu’il s’est bien mêlé à ses compères d’attaque pour combiner et se créer des situations. Avant le match, nous en discutions ensemble, Götze pouvait prétendre à être titulaire aujourd’hui car Alcacer n’avait pas marqué sur les deux derniers matches, et dans le but d’assurer la rotation pour les deux parties à venir contre Prague & Freiburg, le choix était judicieux. Sur la seconde mi-temps, il y a eu vraiment une panne dans le dernier geste, cela manquait de justesse et physiquement, cela ne tenait plus. Dortmund s’est heurté à un bloc défensif solide pour lequel il faut louer le travail du coach de Bremen qui a bricolé sa défense avec plusieurs absents. Le Werder aurait pu également créer la surprise mais les quelques contres lancés ont été stoppés par Bürki. Enfin, le problème des coups de pieds arrêtés côté Dortmund est toujours là et on ne sait même pas comment celui-ci peut être résolu. Que ce soit en situation offensive, nos joueurs de tête ne sont pas trouvés ; en situation défensive, on se fait piéger par des combinaisons ou tout simplement dans le duel aérien… C’est un vrai fléau.

Pour revenir brièvement sur la « polémique » de l’après-match à Frankfurt où il était question d’un problème de mentalité et Reus ayant répondu de manière contrariée, on peut effectivement aller dans son sens sur le match que l’on vient de voir face à Bremen où les joueurs ont tenté par toutes leurs capacités… mais le problème était plus lié à de la lucidité, de la justesse dans le dernier geste et à un manque de fraîcheur physique. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant de voir que Bremen a remporté plus de duels sur la partie.

Déçus mais pas abattus

Forcément, on vit ce résultat comme une déception, mais ce n’est pas une raison pour se morfondre parce que l’on n’a pas gagné. Au vu de la situation au classement, tout peut bouger très rapidement. Le déplacement à Freiburg est hyper important avant la trêve internationale et il faudra capitaliser sur ce qui a fonctionné lors de notre voyage en Forêt-Noire la saison dernière.

Nous finissons la soirée dans le centre-ville avec des bières et de la musique du côté du Lütge-Eck et du Bierkönig, ce n’est pas un match nul qui va nous enlever la joie d’être ici, tous ensembles entre copains, vivement la prochaine fois ! Nous partons nous coucher pour une petite nuit de sommeil, demain de nouvelles aventures nous attendent, toujours dans le Nordrhein-Westfalen, mais du côté de Düsseldorf…

Diego

 


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