Quel plaisir de reprendre à nouveau la direction de l’Allemagne en ce vendredi 1er Février 2019! A peine rentré d’un week-end sur Dortmund quelques jours auparavant, que déjà il faut refaire son sac, direction Francfort, où plutôt Frankfurt am Main, pardon.

Le jour se lève et je n’ai pas beaucoup dormi. J’ai pris la fâcheuse habitude ces derniers temps à me lever de plus en plus tard, et à être presque toujours en retard partout, avec tout le monde. Ce matin ne déroge pas à la règle. Epuisé par une semaine de travail, j’ai encore une fois décalé ce maudit réveil. Sauf qu’aujourd’hui, je ne pars pas en voiture, mais en train. Il va falloir activer un minimum. Deux coups de peigne plus tard et les dents brossées, je me lance à l’assaut des transports parisiens. Sur le trajet, fatigué, je pense, (un peu naïvement sûrement) que je vais pouvoir dormir dans ce super ICE dont j’ai réservé un siège en première classe. Mais, avant tout, il va falloir ne pas le rater et ça c’est une autre question. A peine arrivé à ma gare, que ce bon vieux RER me file entre les doigts. Je pète les plombs, je maudis ces satanés RER, puis je me dis, pour me rassurer que même si je prends le prochain, je ne serai pas en retard à gare de l’Est pour mon ICE. Bien que, selon l’application RATP, je vais arriver avec un retard de deux minutes. Très rassurant.

Et mon RER arrive avec un peu de retard, en prime. Bon, je vous rassure : j’ai tapé quelques sprints dans les couloirs de Paris et je suis malgré tout arrivé à temps pour mon train. Sur l’autre quai, un autre ICE, qui devait notamment s’arrêter à Strasbourg. Plusieurs personnes l’ont raté. Je me suis dit  » Mais comment ces gens font pour rater leurs trains bordel? Ils ne sont vraiment pas prévoyants « . Quand l’hôpital se moque de la charité…

Mais le destin allait me faire payer plus tard mes moqueries…

Les joies de l’ICE

Je m’installe dans ce train, je sors mes écouteurs et c’est parti pour quatre heures. A première vue, je trouve les 1ères classes des ICE très spacieuses mais pas chaleureuses. Le voyage se faisant, je remarque que mon train n’avance plus très vite. Finalement, il s’arrête dans un bled paumé au milieu de l’Allemagne (Landstuhl), et le conducteur déclare que notre train n’a plus de frein, il va falloir rejoindre nos destinations autrement. Super ! Heureusement que le match n’est pas le soir même. Obligé de prendre un Regio à Mannheim, puis un second ICE direction Francfort, j’arrive avec deux bonnes heures de retard.

Arrivé dans la ville, je trouve sans difficulté l’hôtel réservé par notre célèbre ami suisse. L’hôtel se trouve dans le quartier de la gare. Après une halte rapide pour me restaurer et un petit repos à l’hôtel, je décide de partir à l’aventure dans Francfort, seul pour découvrir la ville. La température est clémente et il ne pleut pas. Je décide de tout faire à pied, de traverser le centre-ville puis de me rendre dans le quartier de Sachsenhausen, dans lequel se trouvent plusieurs bars bien typiques !

Je suis dans un premier temps vraiment bluffé par le nombre de building dans la ville. Le contraste entre les maisons et bâtiments classiques, et ces édifices est saisissant. Après une bonne demi-heure de marche, je fini par arriver dans la Frankensteiner Strasse, où se trouvent tous les bars. Je fais les cent pas, ne sachant pas dans lequel aller. Finalement, je me laisse guider par mon instinct et je rentre dans un bar dont le nom m’a échappé. Peu de monde, mais ambiance garanti grâce à Norbert le DJ et ses musiques de années 90 style Dance machine.

Les nouveaux amis

Arborant fièrement un maillot du BVB en terre ennemie, un groupe de quatre gars vient à ma rencontre. Il s’agit de quatre Anglais, tout excités d’assister à leur première journée de Bundesliga demain. Première bonnes rencontres. Le bar se remplissant et les tables se faisant rares, un groupe s’installe à ma table. Rapidement on sympathise, on parle football, voyage politique et on rigole bien autour de quelques bonnes bières fraiches ! Ils finissent par me proposer de les accompagner afin de boire un verre d’Apfelwein, une des spécialités de la ville de Francfort. On atterrit dans un petit bar et je me laisse donc tenter par la spécialité. Deux euros pour un grand verre, ce n’est pas de l’arnaque. Cela ressemble à du cidre, mais en moins pétillant, c’est plus doux. Le groupe me propose alors de les suivre en boîte dans le centre, j’accepte, et on passe ensemble une bonne soirée. Ce genre de rencontre, totalement imprévue, fortuite, dans une ville bien loin de chez moi avec des gens qui ne parlent pas un mot dans ma langue (sauf le célèbre « Voulez-vous coucher avec moi ce soir », ils connaissent ABSOLUMENT TOUS ça..), ce sont des moments que j’apprécie plus que tout, qui me dépaysent, et qui me rappellent pourquoi je voyage.

Jour de Match. On se réveille, tôt, une fois n’est pas coutume. Je rejoins l’ami Julien, on s’apprête à se rendre dans le centre-ville et plus précisément dans la Cathédrale de Saint-Barthélémy pour y effectuer une ascension de 328 marches dans une tour très étroite.

Je relève naturellement le défi. Le gars qui vendait les tickets espérait une défaite du Borussia. Un supporter de l’Eintracht ? Non du Bayern, évidemment. Ils sont partout. On rigole puis on le laisse avec ses rêves. La montée terminée, je me rends compte que, malgré la mauvaise météo, ça en valait clairement la peine. Une vue imprenable sur la ville, sur le Main, sur les buildings, sur les vieilles rues.

Encore une fois le contraste entre la vieille ville au pied des bâtiments immenses est assez incroyable. Je suis content de m’être levé pour voir ça. Quelques clichés plus tard, c’est déjà l’heure de la première bière, dans le quartier du Römerberg.

Les vieilles connaissances

Notre visite terminée, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. On rejoint à la gare notre Française Fanny, puis on se dirige vers le stade. Hâte de voir à quoi il ressemble en vrai, car oui c’est ma première fois dans ce stade. J’te jure. A la sortie du S-Bahn (2 stations depuis le gare centrale), on traverse une espèce de grande artère boisée, où se côtoient vendeurs de saucisses, d’écharpes, de bières. et la Polizei. Rapidement on arrive au stade. D’extérieur, il déchire ! Voilà, je le dis : il est vraiment sympa ce stade. Et l’intérieur je t’en parle pas c’est encore mieux. Une pure enceinte sportive, moi qui suis fan des stades en général, j’ai vraiment adoré celui-ci.

On rejoint deux autres Français, Jordan, également membre de notre Fanclub, et son frère. Leur accent m’aura amusé toute la soirée. Je sais, je suis un enfant. Le temps de voir quelques têtes connues et d’acheter une bière, on se dirige vers nos places dix minutes avant le coup d’envoi. L’occasion d’écouter l’hymne du club et de faire quelques photos sympas. Ca résonne fort, la gestuelle est également au rendez-vous, je suis fan.

Malheureusement, nous n’avions pas de place en Gästeblock, mais juste à côté. Pour une fois je vais assister à un match assis sans me faire bousculer et marcher dessus, je me laisse tenter.

Match et… après-match

Concernant le match, on aura tous vu la même chose. Un beau duel, de l’intensité, une première mi-temps dominée par notre équipe, et une seconde par Francfort. L’ouverture du score méritée de notre capitaine aurait mérité meilleure suite, si son duel n’avait pas été perdu et si la balle n’avait pas fouetté la latte de Kevin Trapp. Et oui, après ces superbes occasions gâchées, ce qui devait arriver arriva, Francfort égalisa. 1-1, le score n’évoluera plus.

Je reste très positif et je pense qu’un point à Francfort est un bon point. La seule chose qui nous aura fait tous exulter ce sont les deux buts inscrits sur la pelouse de Leverkusen, qui prennent l’avantage coup sur coup 2-1 puis 3-1. Formidable. On ne prend qu’un point, mais le Buyern aucun. On a sept points d’avance et on ne va pas se mentir : ça fait vraiment plaisir et ça remonte le moral. On est prêt pour une bonne bringue.

Après avoir été bloqué dans les coursives du stade une bonne heure, on regagne le centre ville tous ensemble et on se décide d’aller manger une bonne pizza. Je ne sais pas pour vous mais moi quand je mange à l’étranger, je suis toujours heureux de rentrer en France derrière. Un jour le plat n’est pas bon, un coup c’est cher, un jour le service n’est pas à la hauteur etc. En France ce n’est pas parfait non plus, mais les tarifs restent raisonnables, nous avons de l’eau et du pain, et franchement le service est toujours bon. Non pas que la pizza était mauvaise ce soir-là, mais ce coup-ci nous sommes tombés sur un serveur très, très peu serviable.

Bref, la soirée suit son chemin, on quitte nos deux amis et on se dirige une nouvelle fois dans le quartier de Sachsenhausen pour terminer la soirée. Soirée forte sympathique comme d’habitude ! Ce qui se passe à Francfort reste à Francfort. On boit des coups, on rigole bien, on fait la fermeture tel des piliers de bar. On rentre tous se coucher, en taxi fort heureusement.

Les joies de l’ICE (bis)

Le lendemain, dimanche, jour de départ. J’ai une nouvelle fois un ICE direction Paris à 10H58, en 1ère classe. Même si, encore une fois, je suis crevé, je me dis que je vais bien dormir dans ce train. Je me lève pour une fois en avance, je me prépare et je trace à la gare.

Je vais au panneau d’affichage et… QUOI !?? Train annulé? Mais ils se foutent vraiment de la gueule du monde dans ce pays. Sur deux trains, pas un seul qui arrive à destination. KARMA me diront certains d’entre vous. Je ne sais pas. Mais je suis désespéré. J’ai trouvé pire que la SNCF et ce n’était pourtant pas gagné. Je décide, pour passer le temps, de commencer à regarder « Sunderland : Til I Die » sur Netflix (déjà terminée au moment où j’écris ces lignes, je vous recommande). Finalement, deux heures plus tard je chope un TGV pour Paris. Arrivé en gare de l’Est, je reste sur mes gardes et je me dis que je ne suis peut-être pas au bout de mes peines. Eh bien oui. Arrivé à une station de RER de chez moi, épuisé, lessivé, mon train s’arrête. Pourquoi, pourquoi?? Un pseudo-suicidaire se trouve sur les voies ferrées à la gare où je suis censé sortir. Je désespère. 40 minutes plus tard, le train repart et je peux enfin, rentrer chez moi. Une bonne douche, un bon repas, ils vécurent longtemps et eurent des enfants ensemble, FIN !

A bientôt dans les travées d’un stade.

Romain

Photos : Romain et Fanny.


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