Le FC Ingolstadt 04, le club d’Audi, va commencer sa deuxième saison en Bundesliga plus ou moins dans l’indifférence générale. L’objectif sera le même que l’an passé : assurer le maintien au plus vite avec un effectif guère renouvelé, mais un gros changement sur le banc.
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Le club (Ewige Tabelle : 45)
Fondé en 2004 seulement par la fusion de deux clubs de ligues régionales, Ingolstadt est un Werksklub qui n’aurait jamais atteint la Bundesliga, pour la première fois de son histoire, en 2015 après avoir gravi tous les échelons de la 5ème à la 1ère division en une dizaine d’années sans le soutien de géant automobile Audi. Toutefois, ce club artificiel ne suscite pas la même répulsion que ses homologues de Wolfsburg, Hoffenheim ou Leipzig. Sans doute parce qu’il est beaucoup plus discret : les Schanzer ne clament pas de grandes ambitions de Ligue des Champions et ne provoquent pas de surenchère sur le marché des transferts. Être en Bundesliga et défier les grands d’Allemagne suffit manifestement à leur bonheur. En fait, c’est un club un peu anonyme qui ne suscite ni haine ni passion et qui, lorsque Audi se sera lassé de son jouet, quittera la Bundesliga dans l’indifférence générale et sera très vite oublié.
Perspectives
Si Audi a investi massivement pour amener Ingolstadt en Bundesliga, il la joue profil bas depuis, en recrutant à bas prix. L’an passé, avec une équipe qui ne payait pourtant pas de mine, les Schanzer ont obtenu facilement leur maintien avec une très méritoire 11ème place. L’objectif sera le même que l’an passé : rester dans l’élite. Le contingent a peu bougé, malgré trois départs importants, le gardien Özcan, révélation de la saison dernière, et les défenseurs Hübner et da Costa. Côté recrutement, les Schanzer ont misé sur des jeunes qui ont tout à prouver. L’équipe sera donc toujours articulée autour du Français Bregerie, des routiniers Levels et Matip en défense, de quelques fidèles qui ont gravi les échelons avec leur club comme Roger, Gross ou Hartmann et des internationaux Australien Leckie et Autrichien Hinterseer en attaque a priori, cela peut suffire même s’il faudra faire sans l’euphorie de la promotion et l’effet de la surprise. Et surtout sans le charismatique entraîneur autrichien Ralph Hasenhüttl, qui avait réussi des miracles à Aalen puis Ingolstadt et qui a choisi de rejoindre un autre Werksklub, bien plus ambitieux, Leipzig. Son successeur, Markus Kauczynski, a réussi de belles choses à Karlsruhe, mais il devra prouver qu’il a l’étoffe d’un coach de Bundesliga avec un effectif qui reste limité.
Transferts
Départs : Kachunga (Huddersfield), Özcan et da Costa (Leverkusen), Ihenacho (Erfurt), Hübner (Hoffenheim), Engel (Astana), Soares (?)
Arrivées : Hadergjonaj (Young Boys), Jung (RB Leipzig), Kittel et Rinderknecht (Francfort), Buntic (Stuttgart), Wahl (Paderborn), Hansen (den Haag)
Pronostic : 14ème
Le stade : Audi-Sportpark (15’000 places)
Construit par Audi pour assouvir ses rêves de Bundesliga, l’Audisportpark est un stade minuscule et assez anonyme. A l’image du club. C’est fonctionnel, mais il n’y a pas vraiment d’âme et il n’y a pas grand-chose d’autre à ajouter. Sinon que le Bayern y a célébré son titre de champion d’Allemagne 2016, avant d’être attendu par 37 (véridique !) fans en liesse à Munich.
L’ambiance
Forcément, avec une histoire aussi courte, Ingolstadt ne va pas générer une ambiance de feu. L’an dernier, il y avait un certain enthousiasme et l’attrait de la nouveauté, avec le côté petit poucet qui fait vaciller les grands d’Allemagne, mais il faut voir si cela va durer une fois l’euphorie passée. On notera quand même que les fans locaux se sont attiré un semblant de sympathie du peuple borussen en nous accueillant, pour le premier match de Bundesliga de leur histoire à domicile, avec une banderole de soutien à nos ultras, privés de grands drapeaux par la DFB en punition après les fumigènes de la finale de Pokal 2015.
Biergarten
Le stade a été construit complètement en dehors de la ville. Il y a bien quelques Biergarten dans la zone commerciale voisine, mais rien d’exceptionnel. Bref, sur ce plan-là aussi, Ingolstadt ne fait pas vraiment partie des déplacements les plus exaltants, le genre de match que tu vas voir uniquement parce que tu soutiens ton équipe en tous lieux et toutes circonstances.
Julien Mouquin
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