Moins de 24 heures après la victoire en Pokal contre Uerdingen, le BVB affrontait à nouveau une Dritte Liga, cette fois-ci en match amical : le Preußen Münster. Avec à la clé une nouvelle victoire, sur le score de 4-0. De quoi clore le bilan de cette présaison sur un bilan immaculé de neuf victoires en neuf matchs. La Bundesliga peut commencer !
Si tu veux être Auwärtsfahrer du Borussia Dortmund, il ne faut pas aimer les trop longues nuits de sommeil. Après la victoire contre Uerdingen en Pokal à Düsseldorf, quelques verres dans la folie de la si bien-nommée Villa Wahnsinn et de la Bolkerstraße et un retour à Dortmund au milieu de la nuit, le départ pour Münster est programmé à peine sept heures plus tard. Pour être franc, j’aurai pu dormir deux heures de plus mais j’aime bien cette ville et j’étais assez motivé pour aller y flâner un peu avant le match. Malheureusement, le ciel est un peu couvert à mon arrivée dans la charmante cité de Westphalie ; tant pis pour la terrasse sur l’Aasee, je me rabats sur la St. Lamberti Kirche et le Sankt-Paulus-Dom (surprise : dans une ville qui s’appelle cathédrale, il y a une cathédrale !) en attendant que le ciel se découvre. Et accessoirement sur un Biergarten. Et lorsque vint l’heure de partir pour le Preußen-Stadion, un soleil radieux et un magnifique ciel bleu avaient remplacé la grisaille matinale.
Wir folgen dir egal wohin es geht !
On peut se poser la question de l’utilité de jouer un match amical moins de 24 heures après une rencontre de Pokal. Mais Lucien Favre est un perfectionniste et un obsédé du détail. Lors de la Supercup et du match d’Uerdingen, c’est plus ou moins les mêmes titulaires qui avaient été alignés. Notre entraîneur tenait donc à ce que tout son effectif puisse avoir un match plein dans les jambes une semaine avant de commencer la Bundesliga, histoire de maintenir tout l’effectif sous tension. Et en Allemagne, c’est important pour les supporters de jouer de temps en temps un amical dans la région, dans une ambiance plus détendue qu’en championnat, cela renforce l’ancrage régional du club. Malgré le match de la veille, nous sommes plus de 2000 à remplir le bloc visiteurs du Preußen-Stadion. Wir folgen dir, egal wohin es geht ! Et il y a des endroits moins agréables que Münster pour suivre son équipe. J’aime bien ce stade, c’est pas terrible pour la vue un stade en rond avec des pylônes devant la tribune mais j’aime bien ces vieux gradins places debout avec des bars partout. Et, en plus, tu vois le terrain depuis le bar…
Le derby des Prussiens
Ce jour-là, nous rendions donc visite à nos homonymes de Münster. Homonyme ? Oui, Preußen c’est juste la version allemande du latin Borussia pour Prussien. On a quand même eu de la chance que la bière qui a donné son nom à notre club ait adopté la formulation latine, Preußen Dortmund, ça sonne quand même un peu moins bien que Borussia, non ? Preußen Münster est un club de Dritte Liga, comme le KFC Uerdingen la veille, mais qui n’était pas qualifié pour la DFB-Pokal et était donc disponible pour nous servir de sparring-partner. Même si nos deux adversaires étaient donc sensiblement du même niveau, il est impossible de comparer les deux matchs et d’essayer de tirer des conclusions pour déterminer si l’équipe « bis » alignée le samedi à Münster avait mieux joué que l’équipe « type » engagée la veille. L’intensité pour ce match amical est bien moindre que la veille en Pokal et les Preußen ont également profité pour procéder à une large revue d’effectif, la rencontre s’est donc jouée sur un rythme bien gentillet.
Place aux jeunes…
La première mi-temps a été assez tranquille. Le Borussia va se contenter d’un seul but, sur un corner de Julian Brandt repris de la tête par Leonardo Balerdi. Nos Jungs vont accélérer un peu le rythme en seconde période. Après deux tentatives avortées de Dahoud et Hakimi, c’est notre autre jeune défenseur central, Dan-Axel Zagadou qui va doubler la mise de la tête sur un centre de Thomas Delaney. Balerdi / Zagadou, les deux semblaient faire figure de perdants du mercato avec l’arrivée d’Hummels. Mais ensuite, il y a eu le départ d’Abdou Diallo. Toutefois, Ömer Toprak, aligné en Supercup, semblait les avoir supplantés comme première solution de rechange derrière le duo Akanji-Hummels. Mais Toprak est lui aussi parti, au Werder Brême. C’est donc dire qu’en cas d’absence de l’un ou l’autre titulaire dans l’axe central, c’est bien sur l’un de nos deux jeunes défenseurs axiaux que Lucien Favre va devoir s’appuyer, une belle marque de confiance. En marquant chacun un but et en livrant un match plutôt solide en défense, nos deux Jungs ont en tous les cas montré qu’ils étaient prêts si l’on devait faire appel à eux. Ce sera bien sûr à confirmer contre un adversaire plus dangereux qu’une Dritte Liga en match amical.
… et au moins jeune
C’est Mario Götze qui va sceller le score à 0-4 en s’offrant un doublé. Une première fois en reprenant un centre au cordeau d’Achraf Hakimi, une deuxième en éliminant très proprement le gardien adverse après une ouverture millimétrée de Mahmoud Dahoud. Delaney, Hakimi, Dahoud, Götze : autant de joueurs qui font partie des perdants de la préparation estivale et qui ne devraient pas partir titulaires en début de saison. Mais ils ont profité de ce match à Münster pour montrer qu’ils avaient faim de ballon et qu’ils attendaient avec impatience qu’on leur donne leur chance dans un match officiel. Si cette concurrence est bien gérée, cela peut amener une saine émulation en montrant aux titulaires qu’il y a des joueurs sur le banc pour prendre leur place s’ils ne sont pas à la hauteur.
Le cas de Mario Götze est toutefois un peu différent. La saison passée, il était le plus souvent aligné comme centre-avant mais Paco Alcacer semble s’être imposé à cette place-là. Et Lucien Favre compte aussi sur Thorgan Hazard à ce poste. Il ne resterait donc à Götzinho qu’une place de doublure de l’intouchable Marco Reus. En refusant l’offre de prolongation de contrat plutôt généreuse que lui avait le club (salaire réduit de 10M d’euros à 8M) et en menaçant de partir gratuitement l’été prochain, notre Wunderkind a considérablement fragilisé sa position au BVB. Je doute qu’il trouve un club qui s’aligne sur ce salaire-là, même dans le ventre mou de la Premier League. Götze avait fait une première erreur en partant à Munich, nous lui avons offert une chance de rédemption mais il semble vouloir à nouveau nous jouer un mauvais tour s’il devait partir gratuitement l’été prochain. Un peu triste qu’il ne comprenne pas qu’il aurait tout intérêt à prolonger avec son BVB et se battre pour retrouver du temps de jeu plutôt que vouloir négocier un nouveau transfert foireux qui risque surtout d’enterrer définitivement sa carrière.
Place à la Buli
Neuf matchs, neuf victoires, sept en amicaux, une en Supercup, une en Pokal, 38 buts marqués, 5 encaissés (avec quand même le champion d’Europe et le champion d’Allemagne en titre dans la série), le moins que l’on puisse dire, c’est que le BVB n’a pas raté sa présaison. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas entamé une saison avec autant de confiance et de certitudes. Après deux préparations effectuées avec un nouvel entraîneur, Peter Bosz en 2017 et Lucien Favre en 2018, nous avons pu travailler cette saison dans la continuité et ne pas repartir de zéro. En plus, la campagne de présaison s’est déroulée sans pépin physique majeur : nous débutons le championnat avec un effectif presque au complet, cela n’a pas toujours été le cas par le passé. C’est donc plein d’optimisme que nous bouclons cette campagne de préparation par quelques bières dans le très pittoresque quartier de Kiepenkerl de Münster. Notamment en payant des tournées et en faisant des théories sur le football à un groupe de dames sexagénaires respectables sortant d’une tournée shopping.
Tous les signaux sont au vert pour vivre une grande saison de Bundesliga. Nous attendons cela avec une impatience non dissimulée : quand tu as déjà vu cinq matchs de ton équipe favorite alors que le championnat n’a même pas encore commencé, c’est qu’il y a une vraie soif de football et de BVB. Il y a eu des moments très sympas dans cette préparation, c’est toujours une période agréable, avec pas trop le stress du résultat. Mais il manque un peu l’adrénaline, les émotions fortes, la tension et tout cela il n’y a qu’une seule compétition qui nous le donne vraiment : la Bundesliga. Cela tombe bien, elle commence samedi avec le match contre Augsburg. Pour une dixième victoire mais qui, celle-ci, doit nous donner les trois premiers points d’une saison que l’on espère aussi réussie que l’a été cette campagne de préparation achevée par une victoire 4-0 dans cette sympathique ville de Münster.
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