Ce vendredi 11 novembre 2016 restera comme un jour très sombre dans l’Histoire du BVB. Alfred « Aki » Schmidt nous a en effet quitté à l’âge de 81 ans. Hommage et portrait de l’une des figures les plus emblématiques de notre club, « Spieler zweier Glanzeiten », le joueur de deux âges de gloire. Einmal Borusse, Immer Borusse…
Alfred Schmidt est né le 5 septembre 1935 à Dortmund. C’était donc un authentique Dortmunder. Son père était ouvrier dans les aciéries Phoenix, le gigantesque complexe industriel du sud de la ville, qui en faisait jadis la fierté et dont le démantèlement a provoqué l’une de ces graves crises économiques et sociales qui ont forgé notre identité et cristallisé les passions autour de notre club comme échappatoire à un quotidien morose. Aujourd’hui, les usines Phoenix ont disparu et ont été remplacées par un lac artificiel et un complexe immobilier du luxe, où résident d’ailleurs nombre de nos joueurs. Mais, par souci de mémoire, il en a été conservé un haut-fourneau et le silo Hoesch, deux des emblèmes de la ville, que tu as sans doute déjà aperçus juste en face du stade, de l’autre côté de la route 54, la Ruhrallee. Aki Schmidt était donc, comme notre club, selon la chanson, « aus Kohle und Stahl » (du charbon et de l’acier), un vrai enfant de la terre rouge, comme le dit l’hymne de notre ville Stolzes Dortmund « comme un arbre dans la terre rouge, profondément enraciné dans la Ruhr. Parce que nous savons d’où nous venons : du charbon, de l’acier et de la bière ». Alfred Schmidt ne disait pas autre chose, lui qui déclara un jour : « Quand tu es né ici comme je le suis, alors tu es enraciné ici et tu sais : ici tu as donné le sang de ton cœur, ici tu as tout fait, ici tu as tout vécu, tu es né ici ».
Le bon choix
Avant de rejoindre le Kampfbahn Rote Erde, qui abritait à l’époque notre BVB, Aki a débuté sa carrière avec le modeste SpVgg. Berghofen, modeste club de la banlieue sud de Dortmund, juste à côté de Phoenix-West. C’est à l’âge de 21 ans qu’il parcourra les quelques centaines de mètres qui lui permettront de rejoindre le Borussia Dortmund. Mais cela n’a pas été sans mal. Pourtant, dans la maison de ses parents, à l’étage, vivait un influent personnage du Borussia Dortmund, qui l’attendait sur le pas de porte avec un contrat. Mais le jeune Alfred n’était pas satisfait du contrat d’équipe réserve avec un salaire mensuel de 220 DM qu’on lui proposait et réclamait le même salaire que les joueurs de la première équipe d’alors, 440 DM par mois (!). La rumeur prétend même qu’il a été tout proche de signer à Schalke 04… Fort heureusement, les deux parties parviendront à s’entendre et Alfred Schmidt rejoint le BVB juste après le premier titre de champion d’Allemagne de l’histoire du club en 1956. Il oubliera bien vite ce bref flirt avec les Blauen et, comme tout enfant du Ruhrpott, comprendra rapidement l’importance du Derby : son leitmotiv deviendra d’au moins battre Schalke et rentrer dans les vestiaires pour fêter. Le 26 septembre 1964, il participe à la plus large victoire jamais obtenue par le Borussia à Herne-West, 2-6, où il avait ouvert le score d’un Wahsinnstor devant 40’000 Schalker médusés au Kampfbahn Glückauf. On laisse Aki nous raconter son but, des décennies plus tard, mais on imagine toujours avec la même passion et émotion : « J’ai marqué un but comme personne n’en avait jamais marqué. Je n’ai même pas visé à près de 30 mètres et ça a fusé en pleine lucarne. Les autres ont couru et se tordaient de rire. « Qu’as-tu donc fait ? » C’était de la folie. Tu peux voir ce but chez nous au Borusseum. Par chance ! »
Le quatrième Alfredo
Alfred Schmidt a débarqué au BVB à l’époque des « drei Alfredos », Alfred « Fredy » Kelbassa, Alfred « Adi » Preissler et Alfred Niepieklo, trois autres authentiques enfants du Ruhrpott : Kelbassa de Duisburg, Preissler de Buer et Niepieklo de Castrop-Rauxel. Ce trio magique permettra au BVB de conquérir le premier grand titre de son histoire, champion d’Allemagne en 1956, donc juste avant l’arrivée du quatrième Alfred, Schmidt. Ce dernier parviendra toutefois rapidement à conquérir une place de titulaire au sein du champion d’Allemagne. Il est toutefois resté sur le banc pour la finale – victorieuse – du championnat 1957, remportée 4-1 à Hanovre contre le SV Hambourg (deux doublés de Kelbassa et Niepieklo), l’entraîneur Helmut Schneider ayant souhaité reconduire le onze victorieux l’année précédente en finale contre Karlsruhe (à l’époque les changements en cours de match n’étaient pas autorisés). « Le jour le plus triste de ma vie », dira plus tard Aki qui pensait bien être titulaire, lui qui avait fêté ses débuts en équipe nationale quelques semaines auparavant.
Alfred Schmidt a pris cependant une part prépondérante dans ce titre, ayant notamment inscrit le but victorieux dans le match capital de l’Oberliga Endrunde contre Kickers Offenbach (le championnat allemand se disputait alors en ligues régionales et les huit meilleurs se retrouvaient, en deux groupes, pour se qualifier pour la finale qui désignait le champion national). Il mérite donc totalement d’inscrire ce premier trophée à son palmarès. Aki a également pris part au huitième de finale légendaire perdu de justesse (défaite 2-3 à Old Trafford, 0-0 au retour au Rote Erde) en Coupe d’Europe des clubs champions contre le grand Manchester United de Matt Busby, celui-là même qui sera décimé la saison suivante par la catastrophe aérienne de Munich
A jamais les derniers…
Cet attaquant puissant, mais aussi stratège à l’intelligence de jeu reconnue deviendra rapidement une figure tutélaire du Borussia, le plus Dortmundois de l’équipe écrivait la presse de l’époque. Aki ira même jusqu’à prétendre que le Rote Erde constituait son appartement. En 1963, l’époque des Oberliga touche à son terme, puisque le football ouest-allemand va se réunifier pour former une ligue unique, la Bundesliga. Mal parti dans l’Oberliga Endrunde (6 matchs), avec un seul point sur ses deux premiers matchs, le BVB enchaîne avec quatre victoires, 1-0 et 3-2 (doublé d’Aki Schmidt) contre Hambourg, 5-2 à Neunkirchen (un but d’Aki Schmidt) et 4-0 contre Munich 1860, pour se qualifier pour la finale contre le 1. FC Köln, tenant du titre. Parmi les 75’000 spectateurs au Neckarstadion de Stuttgart, les fans du Effzeh chantaient : « Dortmund a certes une bonne bière, mais nous serons champions ». Mais c’est bien le BVB qui aura la bière et surtout le titre, grâce à sa victoire 3-1. « Un triomphe dans le style de Westphalie, concentré, au sang-froid, joué avec la tête. Le champion a trouvé son champion », écrivait le kicker de l’époque. Le Borussia Dortmund devenait ainsi le dernier champion du deuxième âge du football allemand, celui des Oberliga (1949-1963), le premier étant celui des Gauliga (1902-1949). Et Aki Schmidt, auteur du 3-0 à la 65ème, l’avant-dernier buteur de l’ère Oberliga (Cologne avait réduit la marque sur la fin). Quelques semaines plus tard, un autre enfant du Ruhrpott, une autre légende du Borussia, Friedhelm « Timo » Konietzka, de Lünen, inscrivit, à Brême, mais toujours pour le BVB, le premier but du troisième âge du foot allemand, celui de la Bundesliga.
A jamais le premier…
En 1964-1965, Alfred Schmidt devient le capitaine du BVB et construit un peu plus sa légende. Le 22 mai 1965, le BVB joue la deuxième finale de Coupe d’Allemagne de son histoire (la première avait été perdue 0-3 deux ans auparavant à Hanovre contre Hambourg sur un triplé d’Uwe Seeler). Nous sommes toujours au Niedersachsenstadion d’Hanovre, là où Aki avait vécu deux grandes désillusions, la victoire en championnat de 1957 suivie depuis le banc, et donc la défaite contre le HSV en Pokal 1963. Sauf que cette fois, les choses vont beaucoup mieux se passer contre l’Alemania Aachen. Schmidt ouvre la marque après 10 minutes, Lothar Emmerich, encore un enfant du Ruhrpott, de Dorstfeld, double la mise à la 18e, et le BVB remporte 2-0 la première Coupe de son histoire devant 55’000 spectateurs, sans trop de trop de problèmes : « C’était un match de m…, a avoué Schmidt, Nous nous sommes excusés plus tard auprès des fans qui avaient fait le déplacement. Aachen était trop faible, nous avons marqué vite et il faisait incroyablement chaud. Tu courais dix mètres et tu devais récupérer. Déjà la nuit d’avant, nous avions très mal dormi dans nos lits à étage avec Timo Konietzka et Lothar Emmerich ». Qu’à cela ne tienne, Aki Schmidt devint ainsi le premier capitaine du BVB à soulever la DFB-Pokal ; jusqu’à ce jour, seuls Michael Zorc (en 1989) et Sebastian Kehl (en 2012) lui ont succédé.
Die Helden von 1966
Cette victoire en Pokal ouvre au BVB les portes de la défunte, mais regrettée Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe. Le BVB élimine les Maltais de Floriana (13-1 sur les deux matchs, avec un sextuplé de Lothar Emmerich et un doublé de Schmidt lors du 8-0 au retour), CSKA Sofia, Atletico Madrid, et le tenant du titre West Ham United en demie pour se hisser en finale contre Liverpool à Glasgow dans le mythique stade d’Hampden Park. Alfred Schmidt fait désormais partie des anciens, il a un peu reculé sur le terrain et a laissé la vedette au buteur Lothar Emmerich (14 buts dans cette C2 1965-1966, record qui n’a jamais et ne sera jamais battu) et le brassard de capitaine à Wolfgang Paul (encore un Westphalien, venu du Sauerland), mais il demeure un élément clé de l’équipe, notamment en marquant le but de la sécurité contre Sofia à l’aller (3-0, avant une défaite, la seule de la compétition 2-4 au retour en Bulgarie). Son coéquipier de l’époque Siegfried « Siggi » Held, auteur du premier but en finale, au nom prédestiné (littéralement Joie de la Victoire Héros), le confirme : «Aki a joué une saison grandiose. Les jeunes joueurs ont avant tout profité de ses nombreuses apparitions en équipe nationale et en Coupe d’Europe pour procurer aux Borussen une énorme expérience qui a compté contre des équipes aussi fortes qu’Atletico, West Ham et Liverpool. » Dortmund ne partait pas favori en finale contre les Scousers, Schmidt s’en souvient : « Pour moi et pour nous, c’était déjà fantastique d’atteindre la finale. A ce moment-là, Liverpool était déjà champion d’Angleterre et passait pour une équipe invincible. Leur entraîneur était fou. On lui a demandé s’il nous avait déjà vus jouer. Il disait qu’il ne se souciait que de l’ampleur de leur victoire et qu’ils étaient imbattables. Pour lui, il n’y avait que deux bonnes équipes en Angleterre, la première équipe de Liverpool et la seconde équipe de Liverpool. Que peut-il y avoir de plus beau que de battre un tel adversaire ? »
Après l’ouverture du score de Siggi Held, Liverpool a égalisé sur un but controversé (le ballon était sorti sur le centre amenant le but), mais, peut-être grâce à sa potion magique composée d’œuf, de sucres de raisin et de… vin rouge (« jamais avant le match, seulement la veille », dixit Schmidt), le BVB l’a emporté en prolongations (2-1). A la 106e. Grâce à une ouverture de 40 mètres de Schmidt, un renvoi du gardien anglais devant Held et un lob de Reinhard « Stan » Libuda, l’enfant de… Gelsenkirchen, arrivé de Schalke en début de saison. L’entraîneur « fou » de Liverpool, le légendaire Bill Shankly, n’avait guère apprécié : « C’était la plus mauvaise équipe que nous avons rencontrée en Coupe d’Europe. Les Dortmundois ne jouaient pas du football. Ils priaient dans une bataille défensive. Ils avaient peur de nous. Des bons joueurs ? Je n’en ai vu aucun à Dortmund. Un héros ? Dans le meilleur des cas, il jouerait avec la réserve avec moi. » Mais nos héros à nous de 1966, après ce morceau de bravoure et de courage (après le match, Aki ne pouvait que boire, mais pas manger en raison d’un coup reçu à la mâchoire), n’avaient cure des réactions frustrées des Anglais : ils devenaient la première équipe allemande à remporter une Coupe d’Europe, après les échecs en finale de l’Eintracht Francfort (C1, 1960, 3-7 Real Madrid) et Munich 1860 (C2, 1965, 0-2 West Ham). A jamais les premiers ! Le lendemain, 300’000 fans fêtèrent Aki Schmidt (« L’autoroute entre Köln et Dortmund était déjà pleine de gens pour fêter ») et ses coéquipiers dans les rues de Dortmund : die Helden von 1966 ! Avant sa disparition, Aki aura au moins eu le temps de célébrer, avec quelques-uns de ses potes de l’époque, le cinquantenaire du triomphe de Glasgow.
A jamais le premier (bis)
Alfred Schmidt a fêté sa première sélection en équipe d’Allemagne le 3 avril 1957 à Amsterdam, contre les Pays-Bas, avec son premier but à quart d’heure de la fin qui permettra à la Mannschaft de l’emporter 2-1. Le point culminant de sa carrière en sélection nationale constitue sa participation à la Coupe du Monde 1958 en Suède, celle-là même qui vit l’avènement du roi Pelé, aux côtés de légendes du foot germanique comme Uwe Seeler et les héros du miracle de Berne en 1954 contre la grande Hongrie de Puskas : Fritz Walter, Helmut Rahn et l’entraîneur Sepp Herberger. Malheureusement, une blessure contractée lors du match d’ouverture contre l’Argentine ne lui permettra de disputer que deux matchs, contre l’Argentine donc (victoire 3-1) et la Yougoslavie en quart de finale (victoire 1-0). Il peut donc s’enorgueillir d’avoir remporté tous les matchs de Coupe de Monde auxquels il a participé, puisqu’il n’était pas sur le terrain lors des défaites en demi-finale contre la Suède et en finale pour la troisième place contre la France de Just Fontaine. Le 29 décembre 1963, à Casablanca, à l’occasion d’un match amical contre le Maroc, Aki devient le premier Borusse à devenir capitaine de la Nationalmannschaft. Pour fêter le coup, il marquera un but et son vieux pote du BVB Timo Konietzka deux, pour une victoire 4-1. Schmidt portera encore à deux reprises le brassard en équipe nationale, qu’il quittera sur un bilan respectable de 25 sélections et 8 buts. Depuis, ils ne sont pas si nombreux, nos Borussen à avoir été capitaine en équipe d’Allemagne : Hans Tilkowski, Jürgen Kohler, Christian Wörns, Andreas Möller, Christoph Metzelder et, le dernier en date, Mats Hummels (pendant 29 minutes en mars 2016 en amical contre l’Italie).
Einmal Borusse, immer Borusse
Alfred Schmidt a pris sa retraite de joueur en 1968 avec au compteur 276 matchs de championnat (195 en Oberliga, 81 en Bundesliga) pour 76 buts (57 OL/19 BL) et 25 matchs européens pour 3 buts, après 12 ans passés dans le seul club qu’il ait jamais connu, si l’on excepte ses débuts à Berghofen. Il est également le seul Borusse qui a connu les deux premières époques de gloire et de succès du club, les derniers titres de l’Oberliga et les premières victoires en Pokal et en Coupe d’Europe. « Spieler zweier Glanzeiten », le joueur de deux âges de gloire. Mais il n’allait pas en arrêter là avec le football. Comme il le déclare dans ce reportage, « le football représente tout pour moi, c’est comme une drogue. J’arrivais toujours le premier sur le terrain et repartais le dernier ». Il entame donc une carrière d’entraîneur. Il n’aura jamais l’occasion de diriger son club de cœur et s’en ira du côté de Regensburg, Offenbach, Münster et Pirmasens. Son bref intérim à la tête du Kickers Offenbach lui permettra même d’ajouter une Coupe d’Allemagne à son palmarès, à nouveau au Niersachsenstadion d’Hanovre et contre le 1. FC Köln (2-1).
Après sa carrière d’entraîneur, il reviendra s’établir dans la Ruhr, à Neuasseln, près du centre d’entraînement du BVB de Brackel. Einmal Borusse, immer Borusse. Il sera nommé membre d’honneur du Borussia en 1997 et occupera diverses fonctions au sein du club : conseil des anciens, délégué des supporters, vérificateur des comptes, hôte d’accueil en Familienblock, auteur et accordéoniste de l’un des tubes du Meisterschale 2011, Rubbeldiekatz am Borisgplatz, et guide pour les visites du Westfalenstadion. Deux de nos rédacteurs ont d’ailleurs eu le privilège de visiter notre temple en compagnie de la légende Aki Schmidt ; j’en serai presque jaloux, mais, en dehors des jours de match, je suis assez peu porté sur les visites, même pour un stade, j’ai sans doute vu plus de cent matchs au Westfalenstadion avant d’enfin trouver le temps d’aller découvrir le Borusseum.
R.I.P. Legende
Depuis le début de cette saison, et même déjà un peu avant, les fans du BVB nagent en plein spleen, avec la désagréable impression que notre club s’éloigne de ses valeurs et de ses racines au profit d’une politique mercantile et d’un afflux de nouveaux « supporters » guère attachés, ni même intéressés, à nos traditions et nos origines. Alors forcément, la disparition de l’un des gardiens du temple, l’une des figures emblématiques du club, est un rude coup pour toute la famille schwarzgelbe. Nous présentons ici toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches. Et nous espérons que le Westfalenstadion saura se réunir samedi prochain contre le Bayern Munich pour présenter le plus beau des hommages à l’un de ses héros avec, c’est probablement ce qu’Aki aurait souhaité par-dessus tout, une victoire de son BVB. R.I.P, Aki, R.I.P. Legende, Einmal Borusse, immer Borusse !
Sources :
Ein Jahrhundert Borussia Dortmund, 1909 bis 2009. Dietrich Schulze-Marmeling et Gerd Kolbe, éd. limitée et numérotée Die Werkstatt, 2009.
Der Ruhm, der Traum und die Leidenschaft, Die Geschichte von Borussia Dortmund. Dietrich Schulze-Marmeling, éd. Die Werkstatt, 2011.
Revierderby. Die Geschichte einer Rivalität. Gregor Schnittker, éd. Die Werkstatt, 2011.
Nur der BVB, Die Geschichte von Borussia Dortmund. Dietrich Schulze-Marmeling, Gerd Kolbe et Christoph Bausenwein, éd. Die Werkstatt, 2014.
Die Helden von 66. Gregor Schnittker, éd. Die Werkstatt, 2016.
Julien Mouquin
0 commentaire