Sur le route des Meisterschale 2011 et 2012 du BVB, il y a un adversaire qui était parvenu les deux fois à venir chercher le match nul au Westfalenstadion au 2e tour : le VfB Stuttgart. Tout le monde se souvient du 4-4 mythique au printemps 2012 mais, une année auparavant, maladroit devant le but et un brin minimaliste, le Borussia Dortmund laissait stupidement échapper deux points contre le VfB Stuttgart. Il n’y avait pas encore péril en la demeure mais cela montrait que le chemin qui mène au titre est encore long et parsemé d’embûches.
Normalement, lorsque le leader reçoit l’avant-dernier du classement, ça ne devrait être qu’une formalité. Sauf qu’en Bundesliga, il n’y a pas de matchs faciles, ce d’autant plus que l’avant-dernier actuel, Stuttgart, vaut bien mieux que ce classement peu flatteur. Le Borussia Dortmund en a fait l’amère expérience le samedi 22 janvier 2011 au Westfalenstadion.
But magnifique
Il y a bien eu une première occasion d’entrée pour Lewandowski, qui a tiré à côté, mais sinon le BVB a peiné à inquiéter une équipe souabe bien disposée sur le terrain. Et qui passera même tout près de l’ouverture du score sur une tête de Gentner détournée par Weidenfeller. C’est dire que l’on s’acheminait vers un 0-0 complètement logique à la pause lorsque Dortmund est enfin parvenu à trouver la faille sur un magnifique mouvement collectif amorcé par Hummels, relayé par Sahin et Großkreutz à une touche de balle et conclu par Mario Götze d’un enchaînement pied gauche-pied droit d’une rare promptitude. Fort heureusement, on n’avait juste pas encore entamé notre traditionnel mouvement d’avant mi-temps en direction du bar pour éviter la file d’attente, c’est tout l’avantage d’avoir pris des abonnements à côté de la buvette.
Dans cette dernière, les mines sont plutôt réjouies à la pause : on a tous l’impression que le Borussia a fait le plus dur en faisant sauter le verrou souabe, ce d’autant plus qu’en 2ème mi-temps il attaquera face au mur jaune, là où il fait généralement exploser ses adversaires. C’est dire qu’on spéculait déjà sur un succès assez aisé, dans une ambiance une nouvelle fois complètement survoltée. Et dans deux semaines, c’est le Derby, on en a déjà des frissons.
Que d’occasions ratées
Effectivement, face à son kop, le BVB va se faire beaucoup plus pressant qu’avant la pause et les occasions de doubler la mise se succèdent. Mais Robert Lewandowksi, préféré à Lucas Barrios à la pointe de l’attaque jaune et noire, n’était pas dans un grand soir et rate trois grosses occasions, deux fois en ne cadrant pas, une fois en se heurtant au gardien souabe Ulreich. Le dernier rempart du VfB fera également le désespoir de Lucas Barrios et de Mario Götze, si bien qu’on en venait à se dire qu’à défaut de soigner le goal-average, on se contenterait de cette victoire 1-0. De toute façon, à part un tir à côté du jeune Schipplock, Stuttgart n’était guère dangereux et ne semblait pas se donner les moyens de revenir : Philipp Degen est même resté sur le banc, à mon grand désarroi, alors que j’avais fièrement ressorti d’un tiroir mon maillot du BVB floqué au nom du Mozart du centre en retrait.
Le couac
C’était oublier une vérité cardinale en football : une équipe qui rate autant d’occasions finit immanquablement par se faire rejoindre. Et ça n’a pas raté : à six minutes de la fin, sur une action d’apparence anodine, le « Suisse » Zdravko Kuzmanovic met toute la défense dans le vent d’une talonnade géniale et Pavel Pogrebnyak conclut d’une frappe pleine lucarne, rappelant étrangement le but encaissé par le BVB à Francfort en fin de premier tour. Là aussi, un goal magnifique, quoique complètement contre le cours du jeu car, si Stuttgart a été courageux, au niveau du décompte des occasions de but, Dortmund était très largement devant. Vexé, le leader s’est rué à l’attaque dans les dernières minutes pour reprendre l’avantage mais l’ultime tentative de Barrios a été superbement détournée par Sven Ulreich. Le jeune portier du VfB a souvent été critiqué cette saison mais, sur cette partie, il a incontestablement permis à son équipe de sauver un très bon match nul. Avec quatre points en deux journées contre les deux meilleures équipes du premier tour (Mainz et Dortmund), Stuttgart débute parfaitement son opération maintien. Même si la situation comptable reste précaire, je suis persuadé que ce VfB-là devrait s’en sortir sans trop de problèmes.
A corriger
Jusque-là, la capacité de cette jeune équipe dortmundoise à aborder tous les matchs avec la même concentration et la même détermination ne laissait pas d’impressionner. Samedi, pour la première fois cette saison, on a senti un brin de relâchement et de déconcentration, notamment au moment de conclure. Cela ne remet pas en cause la première place au classement mais c’est toujours embêtant de laisser échapper comme ça une victoire qui semblait acquise, dans un match qui a battu des records de fair-play (15 fautes seulement !). Cette saison, après chaque « contre-performance » (défaites contre Leverkusen et Francfort, nul contre Hoffenheim), le BVB avait enchaîné avec un succès extrêmement convaincant à l’extérieur. Espérons qu’il en ira de même le week-end prochain à Wolfsburg, histoire d’éviter de laisser le doute s’instiller dans les esprits avant le match le plus important de la saison, le Revierderby contre Schalke.
Borussia Dortmund – VfB Stuttgart 1-1 (1-0).
Signal Iduna Park, 80’720 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Brych.
Buts : 43e Götze (1-0), 84e Pogrebnyak (1-1).
Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; da Silva, Sahin; Blaszczykowski (64e Barrios), Götze, Großkreutz (86e Feulner); Lewandowski (90e Stiepermann). Entraîneur: Jürgen Klopp.
VfB Stuttgart: Ulreich; Funk, Tasci, Delpierre (64e Niedermeier), Molinaro; Gentner, Träsch, Kuzmanovic, Boka (46e Gebhart); Schipplock (70e Harnik), Pogrebnyak. Entraîneur: Bruno Labbadia
Cartons jaunes: 34e Schipplock, 85e Pogrebnyak.
Notes: Dortmund sans Kehl, Kringe, Owomoyela, Bender (blessés), Zidan (malade) ni Kagawa (Coupe d’Asie), Stuttgart privé de Cacau, Marica, Celozzi, Audel, Boulahrouz et Bah (blessés).
Classement (19 matchs): 1. BVB 47 2. Leverkusen 36 3. Hanovre 34 4. Bayern 33 5. Mainz 33 6. Hambourg 30 7. Mainz 30 8. Hoffenheim 26 9. Francfort 26 10. Schalke 25 11. Wolfsburg 23 12. Nürnberg 23 13. Kaiserslautern 22 14. Brême 22 15. Köln 19 16. St. Pauli 19 17. Stuttgart 16 18. Mönchengladbach 13.
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