Quoi de mieux que de recevoir Paderborn, bon dernier de Bundesliga, dans notre temple, pour se relancer après la déculottée reçue à Munich lors de la dernière journée. Enfin, je suis prêt à parier que l’on pensait tous la même chose avant ce match. Dès lors, quoi de mieux que d’effectuer ce trajet avec son père, histoire de lui faire découvrir l’ambiance folle du Westfalenstadion, la ville de Dortmund et son marché de Noël. Voici notre histoire.
Bon, je me réveille un peu tard, je n’ai pas réussi à trouver d’hébergement pour le week-end. Mon père et moi avons donc décidé de faire l’aller-retour. C’est donc à 8 heures que nous quittons Paris direction l’Allemagne. Une route remplie d’embûches, un peu comme le match qui nous attendait quelques heures plus tard. Déjà le voyage commence par un oubli de prendre la bonne sortie d’autoroute. Au lieu de passer par Cambrai, Liège, Aix-la-Chapelle, Cologne comme d’habitude, on a fait la Belgique, les Pays Bas… avec notamment un passage forcé dans le centre-ville d’Anvers. Quelle perte de temps et d’énergie. Une ville qui me rappelle des mauvais souvenirs ! Quelques soucis avec notre voiture également. Sûrement le turbo encrassé. Dès que la voiture chauffe, à un moment donné, elle se coupe toute seule. Impossible d’accélérer. Obligé de se stationner en urgence pour ne pas causer un accident sur l’autoroute. Un voyage assez difficile, l’heure qui tourne et finalement on se rend compte que l’on ne va pas être tant en avance que prévu.
Mais la chance étant de notre côté, on a fini par arriver sans autre galère à destination. On se gare loin du centre-ville, et on trace à pied vers le Marché de Noël. Enfin ! Les lumières, les petits stands, les bonnes odeurs! On y est! Avant toute chose, n’ayant pas mangé, on va s’enfiler une bonne grosse Currywurst des familles au pied de la Reinoldikirche. Le papa qui découvre la malbouffe Allemande et qui adore ça ! Merveilleux. Bon l’heure tourne et il faut rapidement aller au marché de Noël si on veut profiter un peu avant d’aller au stade. Evidemment, passage incontournable, le fameux Glühwein (ohne Schuss je concède). Une tasse de plus dans la collection. Quelques photos au pied du grand sapin, une visite expresse du centre-ville, de la Viktoriastrasse, et déjà c’est l’heure pour nous d’aller au stade.
Block 13
On attend le U-Bahn, bondé comme la ligne 13 de Paris à 18 heures, et on se dirige tranquillement vers le stade. Premier énergumène dans le métro, un Dortmunder ivre mort, plein d’écharpes à la ceinture, qui chante tout seul, et s’égosille sur quelques chants anti S03+1. Le papa hallucine et rigole bien : il n’est pas encore habitué. Arrivé au stade, on va se prendre une petite mousse qui passe bien, au Rote Erde. Au pied du stade, avec une jolie vue, rien de mieux pour prendre quelques photos souvenirs en famille ! Cela n’a pas de prix.
Les gars de mon fan-club habituellement présents sont aujourd’hui absents. Impossible de rentrer avec eux en Block 13. Afin d’avoir une chance d’y entrer quand même, je décide de rentrer tôt au stade (1h30 avant le coup d’envoi). Histoire de pouvoir négocier. La fouille passée et la visite des coursives effectuée, on se présente devant le stadier du block. Il me connait bien car je suis là en moyenne une fois par mois. Je lui explique donc la situation, je suis avec mon papa et j’aimerai bien lui faire découvrir la folie du mur jaune. Très gentiment, il accepte. Nous voilà donc en Block 13. Les paroles » Borussia verbindet generationen männer und frauen alle nationen » n’ont jamais pris autant de sens qu’en ce moment. Une bière en main, on entonne quelques chansons d’avant match, je lui raconte des anecdotes et c’est également l’occasion de revoir quelques visages amis. You’ll never walk alone, Heja BVB, etc, il est dans le bain. Tout est en place pour assister à une super rencontre. Le match commence. ALLEZ !!!
Sous les sifflets
Bon, ai-je vraiment besoin de revenir sur le match? Une première mi-temps catastrophique. Clairement, on n’y est pas. Impossible d’enchaîner deux passes consécutives, aucune action. A contrario, et comme ne l’indique pas son triste classement, c’est une séduisante équipe de Paderbon qui se présente devant nous. Ils jouent sans complexe. Et si on a la possession du ballon (stérile..), c’est bien Paderborn qui exploite le mieux le jeu, surtout en contre et sur des longs ballons.
Mister Mamba très remuant ouvrira le score à la 5ème minute. On a tous pensé qu’on finirait par égaliser rapidement puis à dérouler comme d’habitude. Et pourtant c’est bien Paderborn par le biais de Mister Mamba qui va creuser l’écart. Cela commence à gronder en tribune, le spectacle proposé est à gerber, pour rester franc, et aucune révolte n’est en marche. Comme un coup de massue sur le crâne, ce sont les joueurs de Paderborn qui vont enterrer nos derniers espoirs, déjà minces. 3-0 par Holtmann avant la mi-temps. Ce que j’ai vu après je ne l’avais encore jamais vu.
Même en cas de défaite, de mauvais match, on chante toujours, on est présent. Mais là, vraiment, le cœur n’y est pas. Pour tout le monde. Je regarde autour de moi, je vois le score sur l’écran, je regarde les gens et leurs mines déconfites. Les fans sont tous sidéré, c’est la stupéfaction en tribune. Même Ricken, notre capo, ne lance plus de chants, il regarde le match. Personne ne parle et il règne un silence pesant. Vraiment une ambiance très particulière. De nombreux sifflets accompagnent les joueurs lorsqu’ils rentrent au vestiaire. C’est triste mais c’est mérité.
Rien à fêter
La seconde période démarre bien, avec enfin de l’envie et du jeu. On sera vite récompensés, avec un but de Sancho à la 47ème. L’espoir revient. Mais les minutes passent… et plus rien ne se passe au tableau d’affichage. Fatalistes, nous réalisons que oui, ce soir nous ne prendrons pas les trois points. Finalement à la 84ème minute, Witsel redonne un peu de baume au cœur à tout le stade. Les dernières minutes vont être folles. L’arbitre oublie un pénalty évident sur une main du défenseur en pleine surface, mais malgré cela on va réussir à planter via Marcoooo Reus le troisième but à la 92ème. Fin du match, on sauve les meubles. Une seconde période sérieuse et appliquée, une première honteuse et pathétique, et c’est un 3-3 logique au final et qui n’arrange personne. Quelle déception. Malgré cela, tellement heureux d’avoir vécu ces moments avec mon père, qui je l’espère en gardera un super souvenir. Heureusement qu’on ne dort pas sur Dortmund le soir ? Comment sortir faire la fête après un match pareil ? Hihi.
On retourne en centre-ville pour boire une dernière bière avant de reprendre la route, et d’arriver sur Paris vers 7h. Un sacré déplacement encore une fois. Mais malgré ce score, je m’en souviendrai longtemps de celui-ci. Car Dortmund, c’est la famille.
Romain
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