En 2012-2013, le BVB avait aussi eu quelque peine à trouver son premier match de référence. Il avait fallait attendre la troisième journée et la venue de Leverkusen pour enfin lancer notre saison. Cette année, nous sommes un peu en retard et nous attendons toujours un vrai bon match avec Peter Stöger. Mais mieux vaut tard que jamais, et si c’était pour samedi ?
Depuis le début des matchs de préparation en juillet, le Borussia Dortmund était en mode plutôt poussif, on n’avait pas retrouvé l’équipe qui balayait tout sur son passage au printemps passé. Il aura fallu attendre la troisième journée et la venue au Westfalenstadion du Bayer Leverkusen pour enfin voir ce match de référence que l’on attendait impatiemment. Car samedi, on a vu le BVB des très bons jours, celui qui exerce un pressing infernal sur l’adversaire et peut porter le danger devant le but adverse en trois passes, un digne champion d’Allemagne capable de défendre victorieusement son titre.
Le corner inutile
On attendait la première titularisation conjointe sous le maillot jaune et noir du duo magique Marco Reus – Mario Götze mais Jürgen Klopp décide de ménager son transfuge de Mönchengladbach, légèrement touché avec l’équipe d’Allemagne. Cela n’empêche pas les Pöhler, portés par l’ambiance une nouvelle fois grandiose du Westfalenstadion, de partir d’emblée à l’attaque. Malgré la présence de la chancelière Angela Merkel dans les tribunes, ce n’est pas vraiment l’austérité niveau occasions de but. Les situations chaudes se multiplient devant le but de Leverkusen, les plus dangereuses sur un tir de Schmelzer détourné par Leno et sur un essai trop enlevé de Kuba. Le BVB connaîtra sa seule vraie alerte du match après une dizaine de minutes sur une remise d’Hegeler pour Kiessling, contré à cinq mètres du but. Il faudra une balle arrêtée pour voir la domination dortmundoise se concrétiser avec un corner concédé un peu inutilement par la défense de Neverkusen. Et c’est bien connu : c’est toujours sur des corners concédés inutilement que l’on encaisse des buts. Marcel Schmelzer trouve Mats Hummels au deuxième poteau pour l’ouverture du score d’une tête smashée. Les deux joueurs avaient été parmi les plus critiqués après la très mauvaise prestation de l’équipe d’Allemagne en Autriche, ils ont apporté la meilleure des réponses en réussissant tous deux un très gros match.
Pari tenu
Lors du dernier Euro, je m’étais engagé, en cas d’élimination de la Pologne au 1er tour, à prendre un Coca-Cola au Westfalenstadion au premier but inscrit cette saison par un joueur polonais. Là, je n’y ai pas coupé avec un deuxième but somptueux et 100% Polonais. Et en plus Gregor, mon voisin polonais du Block 85, a été regarder le match devant une télé à la buvette et m’a lâchement abandonné avec sa souriante secrétaire. Ceci dit, c’est avec plaisir que j’ai été chercher ce Coca (un Coca zéro en plus !) car ce deuxième but était magnifique avec une ouverture de Robert Lewandowski, un centre en première intention de Lukasz Piszczek, une feinte de Mario Götze qui laisse passer le ballon et une reprise de Jakub Blaszczykowski au deuxième poteau. C’est cela le Dortmund qu’on aime, ça joue très vite, à une touche de balle et en traversant le terrain en trois passes. Et du coup, j’ai réalisé presque tous mes gages de l’Euro 2012, il me reste juste le plus pénible, aller voir un match de Barcelone au Camp Nou, mais rassure-toi, celui-là aussi sera tenu, c’est déjà planifié pour le mois de janvier contre l’Espanyol.
Leverkusen trop tendre
2-0 à la pause, le match était plié contre un bien tendre Leverkusen. Les Rheinländer ont passablement rajeuni leur effectif durant l’été et manquent d’expérience. Il y a du potentiel dans cette équipe mais cela devrait être un peu léger pour jouer les tous premiers rôles cette saison, on peut redouter une année de transition pour le Bayer. Si Leverkusen veut aller chercher une place européenne, l’objectif avoué, il va falloir que certains joueurs s’affirment et prennent davantage de responsabilités, à l’instar d’un André Schürrle transparent samedi, car l’équipe vue au Westfalenstadion a manqué de caractère et s’est contentée de subir les événements sans manifester la moindre velléité de révolte. Du coup, le BVB s’est fait plaisir et a fait plaisir en deuxième mi-temps. Le score aurait pu être plus sévère si les joueurs dortmundois n’avaient pas fait preuve d’une certaine facilité dans le dernier geste. Finalement, il y aura quand même un troisième but sur un coup franc du joker de luxe Marco Reus repris par la tête de Robert Lewandowski qui ouvre enfin son compteur dans ce championnat, il aurait pu y en avoir un quatrième sur une tête d’un autre joker de luxe, Ivan Perisic, qui heurte l’angle des buts de Leno.
Même la chancelière s’enflamme
D’après le Bild, il paraît que même la chancelière Angela Merkel s’est enflammée pour la démonstration du BVB qui va dépasser une année d’invincibilité en Bundesliga (la dernière défaite remonte au 18 septembre 2011). Toutefois, on se méfiera de ces sympathies politiques, l’ancien chancelier Gerhard Schröder est membre d’honneur du Borussia Dortmund mais cela ne l’a pas empêché d’accepter un mandat qu’on imagine assez lucratif auprès du sponsor du grand rival Schalke 04. Ceci dit, tout compte fait, on préfère recevoir la visite d’Angela Merkel que celle de François Hollande parce qu’avec Flamby on aurait sans doute eu droit à un match nul, le prix des billets aurait été doublé et le coup d’envoi retardé de quatre heures en attendant les conclusions de la sous-commission d’experts chargée de déterminer la couleur des bas portés par les joueurs.
La vraie Ligue des Champions
Le BVB s’est donc pleinement rassuré avant d’entamer, face à l’Ajax Amsterdam, son périple en Ligue des Champions dans ce qui est le groupe le plus relevé de l’histoire de la compétition (Réal Madrid, Manchester City, Ajax et Dortmund). En effet, jamais, à ma connaissance, les champions en titre des trois ligues majeures du continent ne s’étaient retrouvé directement confrontés dès le premier tour dans un même groupe, avec en prime le champion de Hollande et ancien quadruple champion d’Europe. Evidemment, j’avais un peu fait la grimace en découvrant ce tirage mais finalement il n’est pas si mal ce groupe. Déjà parce qu’un échec dortmundois serait un peu moins infamant que celui subi dans la poule « facile » de la saison dernière. Ensuite, cela promet quelques jolies affiches, même si je vais devoir en zapper quelques-unes, il faut bien travailler de temps en temps et je préfèrerai toujours sacrifier un match de C1 plutôt qu’un de Bundesliga.
Mais surtout ce groupe ravit le vieux nostalgique que je suis qui pense que la Ligue des Champions devrait être réservée uniquement au champion de chaque pays. Là, au moins, l’espace d’un automne, on pourra jouer uniquement entre vrais champions, sans être pollué par des équipes qui usurpent une place dans la mal nommée Ligue des Champions en ayant fini 2e, 3e ou 4e dans leur pays. Quelque part, l’équipe qui finira en tête de ce groupe en décembre sera le vrai vainqueur de la Ligue des Champions, alors qu’au printemps on aura juste la Ligue commerciale des aussi pas champions. S’il veut faire moins piètre figure que la saison passée dans ce duel de titans, le BVB a tout intérêt à commencer par une victoire à domicile contre l’Ajax Amsterdam. En livrant le même genre de match que contre Leverkusen, cela paraît faisable.
Borussia Dortmund – Bayer Leverkusen 3-0 (2-0).
Signal Iduna Park, 80’645 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : Dr. Brych.
Buts : 29e Hummels (1-0), 39e Blaszczykowski (2-0), 78e Lewandowski (3-0).
Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; Gündogan, Kehl; Blaszczykowski (81e Leitner), Götze (69e Perisic), Grosskreutz (61e Reus); Lewandowski. Entraîneur: Jürgen Klopp.
Leverkusen: Leno; Carvajal (76e Schwaab), Wollscheid, Toprak, Kadlec (46e Bellarabi); Castro, L. Bender, Reinartz, Hegeler (64e Renato Augusto); Schürrle; Kiessling. Entraîneur: Sascha Lewandowski.
Cartons jaunes: 71e Schmelzer, 72e Carvajal, 77e Wollscheid.
Notes: Dortmund sans Owomoyela (blessé), Leverkusen sans Sam (blessé).
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