Natif d’Essen, supporter du Borussia Dortmund depuis sa tendre enfance, Hendrik Bonmann représente parfaitement le jeune footballeur type de la Ruhr en partageant sa carrière et sa vie de supporter. Récit d’un personnage sympathique et passionné qui n’hésite pas à déclarer sa flamme au Borussia Dortmund dès qu’il le peut.
Début chez l’ennemi
Après avoir commencé le football en 2001 dans un petit club de la banlieue d’Essen, c’est finalement à Schalke que Bonmann lance sa carrière dès l’âge de 10 ans, et ce malgré le fait qu’il soit supporter du BVB. Si cela peut paraître complètement absurde lors ce que l’on connaît les rapports entre les deux clubs, cette situation est finalement très fréquente dans la Ruhr. Le but de chaque jeune étant de devenir professionnel, ils n’hésitent pas à répondre au premier appel venu d’un grand club de la région. «Lorsqu’on jouait le weekend, je me rendais au stade avec un t-shirt du BVB. La première année était encore supportable, car mon entraîneur était également fan du BVB. C’est devenu plus difficile lors de la deuxième saison. J’avais des petits problèmes avec un entraîneur, je devais cacher ma trousse de toilette du BVB qu’il m’avait interdite», expliquait le jeune gardien dans une interview accordée à Westline, comme un symbole de cet amour pour le Borussia, qu’importe où il se trouve. «C’était aussi difficile de devoir continuellement me changer dans la voiture. Quand ma maman venait me chercher après nos matchs pour aller au stade (pour un match du BVB, nldr), je devais échanger mes survêtements de Schalke contre mon maillot, écharpe et drapeau du BVB.» Malgré cela, il ne regrette pas ses années à Schalke et est très reconnaissant envers le club pour la formation qu’il a pu bénéficier.
En 2009, un gros ménage est effectué chez les juniors des Bleus, Hendrik en fait partie et n’est pas retenu par le club de Gelsenkirchen. Mais la Ruhr est grande et ses clubs nombreux, l’occasion pour lui de rebondir rapidement dans le club de sa ville natale, le Rot-Weiss Essen. Une première étape chez un club ami du Borussia Dortmund. Comme un signe avant-coureur. À Essen, le gardien de but gravit rapidement les échelons jusqu’à s’installer dans les cages de l’équipe première pour une bonne partie de la saison 2012-2013 de 4.Regionalliga West où il obtient un bilan honorable de six titularisations, cinq victoires, une défaite et deux blanchissages.Tout cela à seulement 18 ans.
Ralenti par une grosse blessure
Les bonnes performances d’Hendrik Bonmann retiennent toute l’attention des dirigeants du Borussia Dortmund, Lars Ricken en tête. Légende du BVB, le buteur historique de 97 occupe désormais le rôle de coordinateur des jeunes, ainsi, ce dernier parle de Bonmann comme un « gros potentiel à développer », nul doute qu’il sait de quoi il parle. Le but de cette arrivée est, dans un premier temps, de faire jouer l’ancien d’Essen avec la réserve pour, par la suite, l’intégrer à l’équipe première. Une arrivée qui rend à la fois le club heureux, mais encore plus le joueur qui, dès sa signature, annonce la couleur en déclarant une nouvelle fois sa flamme au club.
« Je suis rempli de bonheur de me tenir entre les poteaux du Borussia Dortmund la saison prochaine et je remercie le BVB pour sa confiance. Mon grand-papa m’a emmené au stade quand j’étais petit et depuis, mon cœur bat jaune et noir. »
Malheureusement, ses débuts avec les Amateure ne se passent pas forcément très bien. Après quatre petites titularisations en l’absence d’Alomerovic, Bonmann se blesse à la hanche et doit se faire opérer. Une saison qui se termine prématurément. La saison suivante, Zlatan Alomerovic, titulaire, implique très peu de temps de jeu pour Bonmann. Le rêve de d’équipe première semble alors s’éloigner pour le natif d’Essen. Heureusement, la chance lui sourit par la suite. Après la relégation de 2015, Alomerovic est transféré à Kaiserslautern, Bonmann prend la place de numéro un synonyme de renaissance pour lui. Le retour des espoirs, après avoir hésité à mettre un terme à sa carrière.
Un véritable Dortmunder Jung
À l’instar de son pote Kevin Großkreutz, Bonmann fait partie des rares footballeurs de cette génération à être entièrement dévoué pour son club de cœur. Cette passion pour le BVB, il la doit à son grand-père, qui lui a offert son premier maillot du Borussia floqué Stefan Reuter et qui l’a emmené au stade pour la première fois à l’âge de quatre ans. «Sans toi je ne serais jamais au BVB. Merci grand-papa !» écrit-il sur Facebook avec une photo de ce dernier. Dans l’interview pour Westline, il explique qu’il était présent pour les 34 matchs de la saison du titre en 2001-2002 et qu’il a même fêté le titre sur le terrain au dernier match !
J’ai moi-même été témoin de scènes qui démontrent son amour pour le Borussia Dortmund. Par exemple, à la fin des matchs, il n’hésite pas à aller chercher un drapeau vers les supporters afin de le brandir fièrement. Mais le plus bel épisode reste celui du 12 avril 2015.
Après un déplacement plus qu’amer à Mönchengladbach (défaite 3-1) avec des membres de mon fan club, nous décidons d’aller voir la deuxième équipe jouer. Les Amateure, alors en danger de relégation en Regionalliga (et relégué en fin de saison), reçoivent les Bavarois d’Unterhaching. Malgré une grosse domination des Schwartzgelben, le gardien Alomerovic commet une faute de dernier recours dans sa surface et se voit sanctionné d’un carton rouge. C’est alors Bonmann qui entre pour le remplacer et tenter de stopper le penalty. Et il le sort ! Tel un héros ! Le BVB II repart très rapidement en contre, Harder score face à une défense inexistante surprise par l’arrêt de notre nouveau héros national qui, lui, en profite pour se précipiter vers le Kop afin de s’y jeter et fêter ce but avec les supporters. Ses supporters. «C’est le meilleur moment de ma jeune carrière. Merci beaucoup pour les encouragements. Vous être les meilleurs. Cela est seulement possible au BVB.» poste-t-il sur sa page Facebook avec la vidéo du penalty. Une vidéo à savourer sans modération !
Jusqu’au bout du rêve !
Hendrik Bonmann le crie haut et fort. Son rêve, et son objectif par la même occasion, est défendre les buts du Borussia Dortmund devant la Südtribüne du Westfalenstadion. Et pour y parvenir, il travaille, comme un fou, tous les jours. «J’ai désormais réussi à faire avec le BVB ce que personne n’aurait jugé possible auparavant (jouer au BVB, ndrl). Maintenant, je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour réaliser mon rêve et devenir gardien numéro un du Borussia Dortmund», dit-il dans un entretien avec RevierSport. Étant donné que son contrat court jusqu’en 2018 et que l’avenir du légendaire Roman Weidenfeller est plus qu’incertain (fin de contrat en 2017), Bonmann pourrait bien se voir intégrer définitivement dans la première équipe en qualité de gardien numéro deux dès la saison 2017-2018. De quoi pouvoir continuer à chanter à la gloire des enfants du club, à l’instar d’un Großkreutz.
Alexandre Fatton
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