Dans les cadres des célébrations des 09 ans du match du Meisterschale du 30 avril 2011, Jürgen Klopp s’est livré à l’exercice du podcast. L’occasion de revenir sur cette journée mythique entre toutes au cours de laquelle le rêve complètement fou amorcé dix mois auparavant est devenu réalité dans une hystérie collective indescriptible. Kloppo est revenu sur ces moments magiques au cours desquels son équipe, son club et lui-même sont passés dans une autre dimension.

Les effets du coronavirus sur son équipe.

Bien sûr, il y a eu beaucoup à organiser mais les Jungs continuent d’être bien traités. Ils reçoivent leurs repas directement du centre d’entraînement, nous avons eu plusieurs vidéo-conférences dans lesquelles nous avons discuté des étapes de l’entraînement. C’est en fait assez intensif pour les gars, nous avons créé un groupe WhatsApp sur lequel chaque joueur doit envoyer les vidéos de ses séances d’entraînement. Mais bien sûr, on est naturellement un peu jaloux lorsque l’on réalise qu’en Allemagne on est déjà de retour sur le terrain d’entraînement et combien on en est loin.

Le rituel qu’il a emmené de Dortmund à Liverpool.

Surtout le chant, quand un joueur a son anniversaire. Il est ensuite chanté dans toutes les langues représentées dans l’équipe. Il y en ici quelques-unes et c’est vraiment cool.

Le 30 avril 2011, quand il a pu fêter son premier Meisterschale avec Dortmund…

Il s’est depuis lors passé pas mal de choses dans ma vie mais ce n’est pas comme si j’avais tellement gagné que je pourrai confondre. Cette journée a pour moi une très grande signification et je n’y repense pas tous les jours mais encore très souvent et avec grand plaisir. Parfois, il n’est pas facile de différencier 2011 et 2012. Quand je repense à certains matchs, on peut parfois mélanger un peu les choses. Mais ce ne sont que des souvenirs positifs.

L’impact de ce titre sur sa carrière et sur sa vie :

J’ai toujours dit que ce titre avait eu le plus d’influence sur ma carrière d’entraîneur. Etre promu avec Mainz, que personne n’attendait, c’était déjà grand. Mais devenir Champion d’Allemagne avec ce qui ressemblait à une équipe de U19 était extraordinaire. Cela a enrichi toute notre vie.

Sa relation étroite avec l’équipe :

Ce qui me frappe quand je tombe sur la liste des compositions : je suis toujours en contact avec presque tout le monde. Et j’en rencontre même comme Marco Stiepermann ici en Angleterre. Quand Daniel Ginczek se fait mal, je me blesse avec lui. Kuba est maintenant propriétaire d’un club en Pologne, j’ai beaucoup de contacts avec lui. Ce qu’il est passé à l’époque a changé nos vies à tous d’une manière et d’une façon que nous n’aurions jamais pu imaginer auparavant.

Ce qui lui vient spontanément à l’esprit sur ce 30 avril :

Mach mich hoch, mach mich hoch (n.d.l.r : la phrase de Nobby Dickel quand il a appris que Köln avait marqué contre Leverkusen et qu’il allait l’annoncer à tout le stade), lorsque Nobby Dickel a voulu annoncer au stade l’ouverture du score des Kölner. Puis la coupe de cheveux sensationnelle de Kevin Großkreutz, je crois que Felipe Santana lui l’a rasée. Et l’interview grandiose de Roman Weidenfeller. Il y en a eu bien sûr encore beaucoup plus. J’ai vu les images de Neven dansant à demi-nu sur une voiture. Aujourd’hui, on a le sentiment que quelque chose comme cela ne serait plus possible. Mais nous l’avons rendu possible. Si l’on y réfléchit encore un peu plus, il me vient encore beaucoup d’images à l’esprit.

Le matin du 30 avril :

Il y avait encore beaucoup de choses à jouer pour toutes les équipes. Nürnberg devait gagner. Köln et Leverkusen aussi. Nous nous sommes concentrés sur nous-mêmes parce que nous savions que gagner contre Nürnberg nous rapprocherait beaucoup du titre.

L’effectif dans cette saison :

Nous n’avions pas un cadre très élargi. Il y avait aussi beaucoup de très jeunes gars. Ensuite vint la malchance avec les blessures. Kehli n’a pas pu jouer souvent, puis Shinji s’est cassé le pied. Je me souviens encore exactement où je me tenais, devant ma maison à Herdecke, quand j’ai reçu l’appel.

La mentalité exceptionnelle :

Nous avons été très chanceux dans la deuxième moitié de la saison, nous avons surmonté tous les problèmes. C’était si facile avec cette équipe. Des types exceptionnels, avant tout Kuba. Même si j’ai eu un jour du stress avec lui…

Une interview en Pologne…

Il a donné une interview lors d’un voyage avec l’équipe nationale dans laquelle il se plaignait parce qu’il n’avait pas joué avec nous deux fois avant le voyage. A l’époque, débarquait Mario Götze, qui pouvait également jouer à droite. Je lui ai alors posé la question dans le vestiaire devant tout le monde, il n’a pas aimé cela. Je lui ai dit qu’il avait un grain s’il pensait que Götze à 18 ans allait désormais jouer tout le temps. Il devait simplement mieux s’entraîner. Cela aussi il l’a fait !

Le sujet de sa théorie à la mi-temps du match contre Nürnberg :

Il y avait toujours 0-0 à Cologne donc il n’y avait rien à célébrer. Nous menions 2-0, ce qui est le résultat le plus moche que vous pouvez avoir à la pause. A 1-0, tout le monde continue à jouer, à 2-0 il existe toujours le risque de perdre le fil. C’était donc le sujet. Pas le possible Meisterschale.

Le moment où Dickel a annoncé le 1-0 à Cologne :

Tu sais, rien n’était encore décidé. Mais ton cœur te dit quelque chose de complètement différent, qui bat tout en haut. Je n’étais pas fâché qu’il l’annonce au micro, j’étais plutôt soulagé parce que mon sentiment était que nous étions désormais champions. C’était sensationnel dans le stade, nous avons célébré quatre buts alors que nous n’en avons marqué que deux.

Le moment du coup de sifflet final et les minutes qui ont suivi :

Je n’en sais plus grand-chose. J’espère que je suis allé vers Dieter Hecking, l’entraîneur de Nürnberg. Ensuite, j’espère que j’ai eu le moment personnel mérité sur le terrain avec chaque joueur. Je sais que nous avons eu  beaucoup de moments très personnels sur la pelouse par la suite. Puis nos épouses sont arrivées. C’était vraiment sympa.

Le moment de la saison où il a cru au titre pour la première fois :

Je ne peux plus le dire, nous avions commencé la saison avec une défaite 0-2 contre Leverkusen, ils étaient vraiment très bons à l’époque. Mais ensuite nous avons réussi une série à un moment donné. Le moment du déclic existe certainement mais nous n’en avions pas fait un sujet parce que nous n’avions pas confiance en nous, pour être honnête. Nous ne voulions pas détruire la naïveté, l’insouciance en nous, nous voulions juste voir où cela nous menait.

Le développement du jeu au cours de la saison :

Nous étions une classe avec beaucoup de gens très intelligents. Certes, nous étions jeunes mais nous avions en fait un petit avantage tactique sur les autres. Nous étions en situation de créer un espace immense en une seconde. Nuri Sahin a connu une année exceptionnelle cette saison-là.

La Meisterparade avec l’Autokorso (au lendemain du match contre Francfort) :

 C’était bien organisé mais il y avait une sorte de fuite dans la grillade. Il y avait de la bière sans fin dans le camion mais une seule toilette, le mélange n’a pas très bien fonctionné. Les deux premiers voyages aux toilettes étaient encore corrects mais ensuite plus personne ne s’est trop préoccupé de l’hygiène. Mais il a fallait bien aller quelque part et personne n’a cessé de boire. Lors de la Titelparty 2011, j’ai confondu les jumeaux Bender (Lars était venu fêter le titre avec son frère Sven). D’habitude, je n’ai aucun peine à les différencier mais là oui. En 2011, j’avais beaucoup bu à mon avis mais j’avais su m’arrêter. En 2012, après le doublé, je n’ai absolument rien compris. C’est pourquoi un avertissement pour les plus jeunes auditeurs : ne buvez-pas, vous perdez le souvenir des moments les plus importants de votre vie. J’étais le plus grand mouton ce soir-là.

Des objets souvenirs de cette saison-là :

Vous pourriez avoir des répliques du Schale, ce qui m’a manqué avec les deux titres, je ne tiens pas aux choses matérielles et j’ai oublié de les commander. Une décision idiote. Puis c’est devenu un sujet dans la famille et, il y a trois ans, ma femme a fait répliquer les Schale et la DFB-Pokal pour mon anniversaire. Et en plus, deux maillots originaux des deux années des titres. Ils remplissent maintenant une armoire à trophée ici en Angleterre dans ma maison que Steven Gerrard a construite, qui sinon était vide. Maintenant, tout est là.

La relation actuelle avec le BVB :

J’ai apprécié chaque seconde à Dortmund, je regarde en arrière avec le sourire. Le BVB m’intéresse encore, je me réjouis des bonnes nouvelles, je souffre comme un chien des mauvaises nouvelles. Ces sept années ont été spéciales, ce que personne ne pourra me retirer.

Source : bvb.de et propos retranscris dans la RuhrNachrichten et Sport 1.

Catégories : Nos Interviews

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