Moins de 24 heures après les Profis, nos Amateure ont également débuté leur année 2020 à Dortmund par une victoire. Rapidement menés au score, nos Jungs ont su retourner la situation pour s’imposer 3-1. Mais qu’est-ce qu’il faisait froid au Rote Erde…

Moins de 24 heures après une grande victoire, le 5-1 contre Köln, c’est toujours étrange de revenir au Westfalenstadion. L’ambiance est beaucoup plus calme, les allées sont désertes, les Biergarten sont fermés, ici ou là quelques employés de la voirie s’emploient pour tout remettre en ordre après l’invasion des 81’365 fans de la veille. Le Fanwelt a été déserté de tous les touristes qui l’envahissent les soirs des matchs, il est même possible d’y circuler tranquillement dans les allées et de ne pas faire de file aux caisses (en revanche, l’attente pour faire floquer un maillot est toujours aussi longue, même par jour d’affluence réduite).

Incognito

Mais nous n’étions pas venus là pour faire du shopping. Trois options s’offraient à nous en ce samedi : le match au sommet de Dritte Liga entre Duisburg et Ingolstadt, une visite à la Zeche Zollern ou le match de nos U23 contre Wuppertal. Finalement, après de longs conciliabules (et une ou deux bières) devant la Streif (décidemment, Beat Feuz n’y arrive toujours pas…), notre groupe s’est scindé en trois. La majorité d’entre nous a pris la route du Rote Erde pour nos Amateure. Il faut dire que notre entraîneur Lucien Favre nous avait assuré de sa présence en première mi-temps. Et il était bien là, avec son adjoint, bien camouflé sous sa parka, histoire de passer incognito et ne pas être interpellé toutes les deux minutes. A part bien sûr par les quelques Suisse égarés venus lui passer un petit bonjour.

Echte Liebe

Un match de nos U23, c’est toujours une aventure. Les vieilles tribunes du Kampfbahn Rote Erde ne sont guère garnies, 1273 spectateurs, mais il y a environ 300 ultras (et Stadionverboten) dortmundois, c’est l’assurance de 90 minutes de chants continus. Echte Liebe. Surtout qu’en face Wuppertal est venu avec 150 supporters, donc ça garantit une ambiance sympa. Wuppertal, c’est une ville d’environ 350’000 âmes située quelques dizaines de kilomètres au sud du Ruhrpott. Le club de football local, le Wuppertaler SV, a connu des heures de gloires dans les années 1970, évoluant trois ans en Bundesliga entre 1972 et 1975 (soit l’époque où le BVB jouait en Regionalliga), avec comme meilleur classement une quatrième place en 1972-1973. Mais, depuis, le WSV a connu bien des déboires, beaucoup de problèmes financiers, des faillites, des relégations, un projet de nouveau stade qui n’avance pas… Cette saison encore, le Wuppertaler SV est menacé d’une énième faillite : il a trouvé les fonds pour terminer la saison mais nul ne sait ce qu’il adviendra ensuite. Et il faudra déjà assurer le maintien dans cette Regionalliga West puisque le WSV est menacé de relégation.

Le congélateur

Une deuxième équipe qui joue le ventre mou de la Regionalliga West contre un adversaire en crise financière qui lutte contre la chute, l’affiche a de quoi faire rêver. Et c’est d’autant plus qu’il règne une température glaciale au Rote Erde : il ne faisait sans doute guère plus chaud la veille au Westfalenstadion voisin mais les tribunes et le toit arrêtent les courants, on a bougé durant tout le match pour encourager nos Jungs, on ne s’en était même pas rendu compte. Tandis qu’assis dans la vieille tribune du Rote Erde ouverte aux quatre vents venus de la Mer du Nord, les engelures étaient proches. Enfin, la légende européenne du stade de la terre rouge s’est écrite dans la froidure de ce terrain gelé de décembre 1963 sur lequel s’était effondré 5-0 le grand Benfica d’Eusebio, triple finaliste sortant de la Coupe d’Europe des clubs champions. Mais, à l’époque, avec plus de 40’000 fans, ils devaient être tellement serrés que le froid ne devait pas trop se ressentir.

Le champ de patates

Si Lucien Favre a bravé le congélateur du Rote Erde, c’est que quatre éléments de la première équipe étaient alignés par l’entraîneur de nos U23, Mike Tullberg : Luca Unbehaun au but, Leonardo Balerdi en défense, Mateu Morey et Tobias Raschl dans un milieu en 3-5-2. A vrai dire, aucun d’entre eux ne nous a vraiment tapés dans l’œil. Le pauvre Luca Unbehaun faisait ses débuts en Regionalliga et il n’a attendu que dix minutes pour encaisser son premier but lorsque la nouvelle recrue du WSV Marwin Studtrucker (attention la prononciation…) a repris un centre à bout portant. Notre jeune portier de 18 ans n’y pouvait pas grand-chose mais il avait sans doute rêvé meilleurs débuts chez les grands. Il a passé une suite d’après-midi plus tranquille et s’est même distingué en fin de match en gagnant un duel avec notre ancien joueur Ametov. Après ce faux-départ, nos Jungs vont prendre le match en main. Leonardo Balerdi est tout proche d’égaliser mais sa reprise heurte le poteau. Mais, quelques minutes plus tard, Marco Hober, bien servi par Steffen Tigges, remet les compteurs à zéro. Nos Jungs dominent mais avec pas mal de déchet technique, guère aidés par la pelouse bosselée du Rote Erde. C’est un vieux serpent de mer à Dortmund : contrairement au Westflaenstadion, le Rote Erde n’appartient pas au club mais à la ville qui ne fait que le strict minimum pour l’entretenir. Le BVB souhaiterait le racheter pour le doter d’un terrain digne de ce nom mais la ville refuse, au motif que le stade est aussi utilisé pour l’athlétisme et qu’elle craint que, devenu propriété du Borussia, les amateurs d’athlétisme n’y aient plus accès. C’est un peu regrettable car, si le cadre historique est très sympathique, nos jeunes talents mériteraient d’évoluer sur une pelouse plus convenable.

Deux victoires en moins de 24 heures !

A la pause, guère emballés par le spectacle, mes compagnons de route décident lâchement de d’abandonner l’affaire avant la glaciation et d’aller suivre la Sky Konferenz au chaud dans le Strobels. Mais je reste stoïque : pas question de quitter un match en cours. Toutefois, je délaisse les sièges glacés de la tribune pour aller prendre place debout en gradin, derrière un but, loin du terrain. Mais près du bar… C’est de là que j’assiste au 2-1, cinq minutes après la reprise, grâce au duo infernal de nos U23, Chris Führich au centre et Steffen Tigges à la reprise. Moins de dix minutes plus tard, Joseph Boyamba assomme définitivement Wuppertal après une nouvelle préparation du duo Führich-Tigges. Et les chants des ultras de retentir de plus belle. Le WSV n’avait pas les ressources pour revenir et la dernière demi-heure s’est cantonnée à du remplissage. Mais j’ai tenu jusqu’au bout, avant d’aller rejoindre mes potes au Strobels pour constater la défaite de Leipzig à Francfort. C’était définitivement un beau week-end ! Ce n’est pas si fréquent de pouvoir célébrer deux victoires du BVB en moins de vingt-quatre heures…

Catégories : Au Stade

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