Battre Wolfsburg au Westfalenstadion sur la voie du Meisterschale, on sait faire ! Même si, en septembre 2010,  le Borussia Dortmund était au mieux considéré comme un vague prétendant aux places européennes qui avait raté son début de saison, le stade était loin d’être plein et Kagawa était encore un illustre inconnu… Le BVB avait séché un peu plus d’une mi-temps devant le VfL Wolfsburg et Diego Benaglio, avant qu’une frappe somptueuse de Nuri Sahin ne débloque la situation. La magie du Westfalenstadion avait fait le reste.

La saison précédente, le Borussia Dortmund avait fini sa saison de Bundesliga à domicile sur deux matchs nuls ; ensuite, il y a eu une longue pause estivale, puis une défaite sur son terrain contre Leverkusen pour débuter le nouveau championnat. Du coup, pour trouver trace d’une victoire du BVB en Bundesliga dans son temple, il fallait remonter à un succès contre Brême le 3 avril 2010, cinq mois, ça commençait à dater. C’est dire que, sous un soleil radieux et par une température estivale, le peuple jaune et noir entendait bien voir son équipe favorite renouer avec le succès sur ses terres.

Grosses frayeurs

L’adversaire du jour, c’est le VfL Wolfsburg, le club le plus dépensier du pays, avec Schalke 04, lors du dernier mercato mais qui débarque dans la Ruhr avec deux matchs et zéro point, après une défaite à la dernière minute à Munich contre le Bayern (2-1) et, plus gênant, un revers 4-3 à domicile contre Mainz après avoir mené 3-0. Le BVB va prendre le match en main et dominer la première mi-temps. Cela manque toutefois d’inspiration et d’idées : à part un penalty oublié pour une main volontaire de l’Italien Barzagli, seules deux occasions à signaler, deux coups de tête de Lucas Barrios, le premier superbement détourné par Diego Benaglio, le deuxième au-dessus. Dortmund se fera deux grosses frayeurs, tout d’abord sur une mauvaise relance qui permettra au phénoménal Edin Dzeko d’adresser un centre tir qui heureusement ne trouvera pas preneur, puis sur une frappe enroulée de ce même Dzeko (quel joueur !) qui s’écrasera sur la transversale d’un Weidenfeller archi-battu en la circonstance.

Hammerschuß

Dortmund va trouver la faille dès la reprise sur une frappe monumentale des trente mètres du jeune milieu de terrain Nuri Sahin. Du genre qui, si elle n’avait pas été cadrée, aurait fait dire à tout bon commentateur de la TSR (n.d.l.r : l’ex-télévision publique suisse, souvent brocardée pour la platitude de ses commentaires sportifs) « c’est un aveu d’impuissance ». Je ne suis pas commentateur à la TSR mais je t’avouerai que, quand j’ai vu Nuri armer sa frappe d’aussi loin, j’ai commencé à maugréer avant de me raviser en voyant le Torfabrik se diriger juste sous la latte, hors de portée de Benaglio. Et c’est une belle revanche pour le numéro 8 de BVB, frustré après la semaine des équipes nationales où, retenu avec la Turquie, il n’avait pas eu droit à la moindre minute de jeu. A la limite tant mieux, ça nous a évités d’avoir une raison de tenir pour cette équipe turque.

La révélation Kagawa

Le phénomène est connu : au Westfalenstadion, lorsque le BVB marque, le stade s’enflamme, les joueurs jaunes et noirs sont survoltés et les minutes qui suivent sont très difficiles pour l’adversaire. Wolfsburg en a fait l’expérience samedi. Dès l’ouverture du score, il n’y a plus qu’une équipe sur le terrain et les assauts dortmundois déferlent en direction du but de Benaglio, qui joue dos à la Südtribüne. Le portier suisse a pu s’interposer devant Barrios, en revanche il n’a rien pu faire sur la frappe croisée de la nouvelle idole du public dortmundois, le Japonais Shinji Kagawa, bien lancé par Kevin Großkreutz. Le meneur de jeu du BVB a  été acheté 350’000 euros cet été, soit environ quarante-deux fois moins que son homologue de Wolfsburg Diego. Mais, samedi, on a beaucoup plus vu le Japonais que le Brésilien, qui ne s’est guère mis en évidence que par une voie de faits sur Kehl en fin de 1ère mi-temps, qui aurait dû lui valoir un retour immédiat aux vestiaires.

McClaren toujours sans point

A 2-0, le match était plié : ces Wölfe en plein doute n’avaient pas les ressources pour revenir et c’est même Dortmund qui passera tout près du 3-0 avec un tir d’Owomoyela sur la latte. Steve McClaren est donc toujours à la recherche de ses premiers points en Bundesliga, il a intérêt à rapidement débloquer le compteur s’il veut terminer la saison sur le banc de l’ambitieux Wolfsburg. Le BVB a lui, sans être génial, réussi un match très solide et empoche un succès largement mérité. De quoi faire le plein de confiance avant le long déplacement à Lvov en Europe League et surtout le court déplacement dimanche prochain à Gelsenkirchen contre Schalke 04, ses chiffres rouges, son recrutement pharaonique et ses trois matchs/zéro point (comme quoi, l’imposture Hoffenheim en Bundesliga n’aura pas été complétement inutile…).

Derby boycotté

Le BVB entreprendra le déplacement de la Veltins-Arena sans ses supporters (et donc sans le soussigné), qui boycottent le Revierderby pour protester contre la hausse de plus de 50% des prix des places debout visiteurs (de 14 à 22 euros). Avec le soutien de leurs ennemis jurés, les fans de Schalke, et des dirigeants dortmundois : « J’apprécie que nos fans ne financent pas le transfert d’Huntelaar », a déclaré l’entraîneur du BVB Jürgen Klopp. Creuser un déficit abyssal pour quand même échouer dans la quête d’un titre national, mendier honteusement pour éviter la faillite et obtenir la licence et juste derrière se relancer dans une campagne de transferts dispendieuse : le GE footbalistique de la Ruhr ressemble décidemment de plus en plus au GE hockeystique du Léman. La différence, c’est qu’à Gelsenkirchen il y a des vrais supporters, qui ne se contentent pas de baver béatement devant les grands noms qui débarquent, mais sont conscients des risques qu’une telle politique fait courir à leur club et contestent de plus en plus ouvertement les choix du dictateur Magath. Une victoire dimanche prochain contre le rival honni Dortmund permettrait sans doute d’apaiser (temporairement du moins) la crise qui couve ; en revanche, une nouvelle défaite provoquerait une tempête de force majeure sur la Veltins-Arena. On serait curieux de voir ça.

Borussia Dortmund – VfL Wolfsburg 2-0 (0-0).

Signal Iduna Park, 73’600 spectateurs.

Arbitre : M. Aytekin.

Buts : 50e Sahin (1-0), 67e Kagawa (2-0).

Dortmund: Weidenfeller; Owomoyela, Subotic, Hummels, Schmelzer; Kehl (71e Bender), Sahin; Blaszczykowski (76e Götze), Kagawa, Großkreutz (85e Piszczek); Barrios. Entraîneur: Jürgen Klopp.

Wolfsburg: Benaglio; Johnson, Kjær, Barzagli, Schäfer; Josue, Cicero (53e Hasebe); Ziani (72e Dejagah), Diego, Mandzukic (77e Grafite); Dzeko. Entraîneur: Steve McClaren.

Cartons jaunes: 26e Cicero, 45e + 1 Diego, 73e Sahin, 76e Großkreutz, 87e Dejagah.

Notes: Dortmund sans Kringe, Zidan ni Dede (blessés), Wolfsburg sans Friedrich ni Riether (blessés).

Classement (3 matchs): 1. Hoffenheim 9 2. Mainz 9 3. Hambourg 7 4. Hanovre 7 5. Kaiserslautern 6 6. BVB 6 7. Freiburg 6 8. Leverkusen 4 9. Mönchengladbach 4 10. Brême 4 11. Bayern 4 12. Francfort 3 13. St. Pauli 3 14. Köln 3 15. Nürnberg 2 16. Wolfsburg 0 17. Schalke 0 18. Stuttgart 0

Catégories : Au StadeRetro

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