En battant Hanovre après un match splendide, le Borussia Dortmund a bouclé un tour complet de championnat sur le total ahurissant de quatorze victoires, trois nuls et aucune défaite. Le Westfalenstadion s’embrase comme aux plus belles heures du printemps dernier et les perspectives d’avenir semblent plutôt réjouissantes.

Le 18 septembre dernier, le Borussia Dortmund s’inclinait 2-1 à Hanovre. Après six matchs de championnat, le BVB avait déjà concédé trois défaites et pointait au 11e rang du classement, avec huit longueurs de retard sur le leader Bayern Munich. A ce moment-là, bien peu estimaient le club jaune et noir capable de défendre le titre conquis en 2011. Dix-sept matchs, soit un tour complet, plus tard, Dortmund a pris sa revanche contre Hanovre et voit toujours son compteur du nombre de défaites bloqué à trois. En revanche, trois matchs nuls (Stuttgart, Mönchengladbach et Kaiserslautern) et quatorze victoires (toutes les autres équipes de Buli) sont venus enrichir le capital points. Contre Sechsundneunzig, le BVB a signé sa septième victoire d’affilé en Bundesliga, égalant un record dans l’histoire du club, record qui ne tiendra qu’à un fil samedi prochain contre Mainz. Forcément, derrière ce rythme infernal, la concurrence s’essouffle : le Bayern est passé de + 3 en début de deuxième tour à -4, Mönchengladbach a perdu la maîtrise de son destin alors que Schalke semble résigné à rester keine Schale in der Hand une année de plus.

A sens unique

Pourtant, dimanche, il y avait un test sérieux avec la venue d’Hanovre qui débarquait au Westfalenstadion avec la deuxième plus longue série d’invincibilité en cours de la Bundesliga, neuf matchs, et qui était toujours invaincu en 2012, toutes compétitions confondues. Et de surcroît gonflé à bloc par sa qualification pour les huitièmes de finale de l’Europa League. Mais, pendant une heure de jeu, Hanovre n’a pas existé sur la pelouse du Westfalenstadion face à un BVB qui a réussi l’un de ses meilleurs matchs de la saison. Pourtant, cela avait mal commencé avec la sortie sur blessure de Sven Bender mais ce fut bien la seule fausse note de la soirée. Un pressing incessant, une défense concentrée et intraitable, une recherche constante de la passe verticale, une joie de jouer évidente, un rythme effréné, on a vraiment retrouvé l’équipe qui nous avait tant émerveillé la saison dernière. Avec toujours le même défaut : ne pas avoir concrétisé cette nette domination avec une avance plus large au tableau d’affichage. On pense notamment au tacle à côté du ballon et du but vide de Lewandowski, au tir trop croisé de Schmelzer, à la frappe de Lewandowski sur le poteau ou au lob trop croisé de Kuba…

Prêts pour l’Euro

Finalement, le BVB ne trouvera que deux fois la faille, à chaque fois grâce à son trio polonais Lukasz Piszczek – Jakub Blaszczykowski – Robert Lewandowski, dont on se réjouit déjà  d’entendre les noms écorchés par l’un ou l’autre commentateur francophone  lors du prochain Euro dont ils devraient faire partie des vedettes. Sur le premier, Kuba s’arrache pour récupérer un ballon devant sa surface, Piszczek relaie jusqu’à mi terrain avant de lancer Lewandowski qui s’en va battre le gardien Zieler d’une frappe légèrement déviée par Mario Eggimann. Généralement cantonné sur le banc au 1er tour, le défenseur suisse a profité des absences en ce début d’année des titulaires Pogatetz (suspendu) et Haggui (Coupe d’Afrique) pour retrouver sa place dans le onze de base. Et la conserver, même après le retour de l’Autrichien et du Tunisien, puisqu’on ne change pas une équipe qui ne perd pas. Reste maintenant à voir si l’Argovien conservera son statut après cette défaite. Le deuxième but viendra lui d’un centre de Piszczek, d’un enchaînement amorti de la poitrine – remise subtile de Kuba et d’une conclusion de Lewandowski dans le but vide. Superbe.

Electrique

On pensait le match plié mais tout a rebondi avec un double changement hanovrien à l’heure de jeu. Je n’ai même pas eu le temps de persifler un « ils y croient plus, ils sortent leurs deux meilleurs joueurs » que l’Ivoirien Didier Ya Konan réduisait le score d’une frappe enroulée somptueuse à 25 mètres qui lobait Weidenfeller. Pas mal pour un joueur que l’on disait en perte totale confiance après être passée du statut de star de l’équipe la saison dernière à celui de joker de luxe cette saison. Ce but débouchera sur une fin de match haletante dans une ambiance d’autant plus électrique que le trio arbitral se met à faire n’importe quoi. Souverain jusque-là, le BVB connaît quelques frayeurs, même si finalement Hanovre ne se procurera qu’une occasion d’égaliser, une tête de Pogatetz facilement bloquée par Weidenfeller. En face, Zieler doit sauver devant Kehl et Gündogan, alors que Lewandowski se voit refuser son dix-septième but de la saison pour un hors-jeu inexistant. Finalement, il restait trente secondes d’arrêt de jeu lorsque le BVB obtient un coup franc dans le camp adverse. Plutôt que de temporiser, Kuba tente une Ginola mais, lui, la réussit et sa louche permet au joker croate Ivan Perisic d’inscrire le but de la sécurité d’une reprise croisée.

Vivement la suite !

Après cette victoire probante, le mur jaune pouvait sautiller tant et plus sur le « Deutscher Meister wird nur der BVB » après avoir sans doute vécu la plus belle ambiance de la saison, après le Derby contre Schalke bien sûr. Pour la première fois dans le présent championnat, Dortmund crée un petit écart en tête du classement, même si cela n’a encore rien de décisif. Surtout que ses trois poursuivants immédiats en ont terminé avec leurs confrontations directes, alors que le BVB devra encore se coltiner le Bayern, Schalke et Gladbach en l’espace de dix jours au mois d’avril…

D’habitude, on n’aime pas trop ces matchs du dimanche à 17h30 mais celui-là nous a bien plu. Si la flamme ne s’est jamais éteinte, même dans les difficultés du début de saison (elle ne s’éteint d’ailleurs jamais dans la Ruhr industrieuse), on sent que tout est à nouveau en train de s’embraser comme au printemps dernier et que toute la ville ne demande qu’à s’exalter derrière son club. A priori, les deux prochains mois et le sprint final de onze matchs restant à disputer s’annoncent assez énormes.

Borussia Dortmund – Hannover 96 3-1 (1-0).

Signal Iduna Park, 80’720 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre : M. Gräfe.

Buts : 27e Lewandowski (1-0), 54e Lewandowski (2-0), 60e Ya Konan (2-1), 92e Perisic (3-1).

Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; S. Bender (8e Gündogan), Kehl; Blaszczykowski, Kagawa (87e Perisic) Grosskreutz; Lewandowski (77e Barrios). Entraîneur: Jürgen Klopp.

Hanovre: Zieler; Cherundolo, Eggimann, Pogatetz, Schulz; Stindl, Pinto (76e Stoppelkamp), Schmiedebach, Schlaudraff (59e Rausch); Abdellaoue (59e Ya Konan), Diouf. Entraîneur: Mirko Slomka.

Cartons jaunes: 20e Diouf, 24e Schmiedebach, 64e Stindl, 67e Schmelzer, 71e Kehl, 74e Ya Konan, 75e Gündogan.

Notes: Dortmund sans Koch, Leitner, ni Götze (blessés), Hanovre sans Andreasen, Carlitos ni Pander (blessés).

Classement (23 matchs): 1. BVB 52 2. Bayern 48 3. Mönchengladbach 47 4. Schalke 44 5. Leverkusen 37 6. Brême 36 7. Hanovre 34 8. Stuttgart 29 9. Hoffenheim 29 10. Nürnberg 28 11. Mainz 27 12. Hambourg 27 13. Wolfsburg 27 14. Köln 24 15. Augsburg 21 16. Hertha BSC 18 17. Kaiserslautern 18 18. Freiburg 18.

Catégories : Au StadeRetro

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