Le Borussia Dortmund qui fait la course en tête de la Bundesliga et qui reçoit le Werder Brême, c’est un scénario connu. Et le BVB poursuivit son petit bonhomme de chemin grâce à un succès 1-0 contre le Werder Brême sur un but précoce de Shinji Kagawa le jour de son vingt-troisième anniversaire.

Le premier objectif du jour, c’était d’être le trente-quatre mille sept cent quarantième spectateur à entrer dans le stade. Histoire de devenir le millionième spectateur de la saison en Bundesliga au Westfalenstadion et d’aller sur le terrain pour recevoir un maillot. L’objectif a été raté, j’ai mal calculé mon coup, j’aurai peut-être dû boire une bière de plus au Biergarten, ce sont finalement deux charmantes blondes qui ont eu l’honneur de descendre sur le terrain. Rares sont les clubs qui peuvent se targuer de dépasser le million de spectateur après treize matchs de championnat seulement. Comme il est acquis que le Westfalenstadion affichera complet jusqu’à la fin du championnat, le BVB va dépasser les 80’000 spectateurs de moyenne cette saison, une première dans l’histoire de la Bundesliga. D’ailleurs, aucun club de football au monde ne peut rivaliser avec le Borussia Dortmund en terme d’affluence au stade.

Le Werder diminué

Mais la première place qui intéresse le plus le BVB en ce moment, ce n’est pas tant celle du classement du club le plus populaire du monde mais bien celle du championnat d’Allemagne. Une première place qu’il s’agit de défendre face aux assauts furieux d’un Bayern Munich retrouvé. Après le petit couac d’Augsburg, la venue du Werder Brême était idéale pour permettre au Borussia Dortmund de se refaire une santé. Les Brêmois débarquent en effet dans la Ruhr affaiblis par l’absence de nombreux joueurs clés, dont celle de leur buteur vedette Claudio Pizarro, suspendu pour avoir mis une gifle à l’Autrichien Pogatetz lors du derby contre Hanovre, geste qui avait échappé à l’arbitre mais pas aux caméras et à la commission de discipline de la ligue. En 113 ans d’existence, jamais le Werder n’avait aligné une équipe aussi jeune que samedi. Les nombreuses absences ont permis au Suisse François Affolter de retrouver les joies du terrain. L’ancien joueur d’YB connaîtra un après-midi assez difficile à un poste de latéral qui n’est pas vraiment le sien.

Vertical

Face à cet adversaire diminué, Dortmund n’a pas attendu trop longtemps pour imposer sa loi. Cela part d’une relance à la main du gardien Roman Weidenfeller et quinze secondes plus tard Kevin Grosskreutz centre pour Ilkay Gündogan qui remet pour Shinji Kagawa, lequel n’a plus qu’à marquer de la tête dans le but vide, comme à l’entraînement. Le foot, ça peut être simple. Et le BVB confirme qu’il est une sorte d’anti-Barcelone, pas seulement parce qu’il est largement en tête du classement du fair-play en Bundesliga et qu’il prouve qu’on peut gagner sans creuser de déficit pharaonique (20 millions d’euros de bénéfice escomptés pour le premier semestre 2012) mais surtout parce qu’il marque généralement ses buts après une très courte possession du ballon. A Dortmund, il n’y a pas que la pente de la Südtribüne qui est très verticale, le jeu l’est aussi.

Comme d’habitude

En ouvrant le score, le Borussia avait fait le plus dur contre une équipe brêmoise bien inoffensive, qui ne se créera pas la moindre véritable occasion de but du match. Depuis quelques temps, on a souvent l’impression de revivre le même match avec le BVB, qui prend rapidement l’avantage, ne laisse guère d’ouverture à l’adversaire mais ne parvient pas à se mettre à l’abri. Kuba, Lewandowski, Kagawa ou encore Piszczek ne parviennent ainsi pas à trouver le cadre, alors que le portier Mielitz s’interpose devant Gündogan. Et puis la poisse s’en mêle aussi, lorsque Shinji Kagawa, pour son vingt-troisième anniversaire, voit sa frappe détournée par Mielitz sur le poteau ou lorsque le capitaine Sebastian Kehl expédie un coup de tête qui frappe sous la latte, avant de rebondir sur la ligne. Et contrairement à la finale de la Coupe du Monde 1966 à Wembley, il n’y avait pas de juge de touche russe pour valider le but. Au final, cela donne une victoire sans trop d’histoires mais sur un score bien trop étriqué par rapport à la physionomie du match. Et ça fait le vingtième match d’affilé sans défaite du BVB en championnat, nouveau record dans l’histoire du club ; le précédent datait de la saison 1991-1992, à l’époque des premiers exploits jaunes et noirs d’Ottmar Hitzfeld et Stéphane Chapuisat.

La menace bavaroise

Le Werder n’avait pas vraiment les armes samedi pour contrer le Borussia Dortmund. A peine le match terminé, les Brêmois sont devenus les premiers fans du BVB puisqu’une victoire dortmundoise en 1/2 finale de Coupe à Fürth mardi offrira sans doute une place supplémentaire en Europa League pour le 7ème du championnat. Ce qui arrangerait le Werder qui lutte actuellement avec Leverkusen, Hanovre et Stuttgart pour les deux places disponibles en Europa League qui pourraient devenir trois si Dortmund va en finale de DFB-Pokal contre un adversaire également promis à la Ligue des Champions, Borussia Mönchengladbach ou Bayern Munich.

Le Bayern semble justement revenir à son meilleur niveau et met une grosse pression sur Dortmund. Et effectivement, en regardant le calendrier du club bavarois, on se dit que les Rekordmeister risquent de ne plus perdre beaucoup de points d’ici la fin de la saison. Donc Dortmund ne devra lui non plus ne pas trop égarer de points en route pour conserver le Meisterschale. En fait, il faudrait gagner les trois prochains matchs (à Köln, Stuttgart, à Wolfsburg), histoire d’avoir toujours au moins cinq points d’avance sur le Bayern avant sa venue au Westfalenstadion. Puis ne pas perdre contre les Bavarois, ce qui donnerait encore un joker pour les chocs contre Schalke et Gladbach, avant de finir par deux matchs a priori plus abordables à Kaiserslautern et contre Freiburg. Dis comme cela, ça paraît simple, ce sera sans doute beaucoup plus compliqué sur le terrain. En tous les cas, ça garantit encore pas mal d’émotions d’ici la fin de la saison.

Borussia Dortmund – Werder Brême 1-0 (1-0).

Signal Iduna Park, 80’720 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre : M. Aytekin

Buts : 8e Kagawa (1-0).

Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; Gündogan (74e Bender), Kehl; Blaszczykowski (90e Owomoyela), Kagawa, Grosskreutz (74e Perisic); Lewandowski. Entraîneur : Jürgen Klopp.

Werder: Mielitz; Affolter, Prödl (56e Füllkrug), Papastathopoulos, Hartherz (63e Schmitz); Ignjovski, Trybull (76e Kroos); Fritz, Ekici, Junuzovic ; Rosenberg. Entraîneur : Thomas Schaaf.

Cartons jaunes: 29e Piszczek, 32e Ignjovski, 61e Affolter, 89e Fritz.

Notes: Dortmund sans Götze ni Koch (blessés). Brême sans Pizarro (suspendu), Wiese, Naldo, Arnautovic, Bargfrede, Hunt, Marin ni Borowski (blessés).

Classement (26 matchs) : 1. BVB 59 2. Bayern 54 3. Mönchengladbach 51 4.Schalke 50 5. Leverkusen 40 6. Brême 39 7. Hanovre 38 8. Stuttgart 36 9. Wolfsburg 34 10. Nürnberg 31 11. Mainz 30 12. Hoffenheim 30 13. Köln 28 14. Hambourg 27 15. Augsburg 26 16. Freiburg 25. 17. Hertha 23 18. Kaiserslautern 20.

Catégories : Au StadeRetro

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