Pour ne pas porter la poisse à nos Jungs, on ne reviendra pas sur l’enchaînement cauchemardesque de la saison 203-2014 avec Wolfsburg à Autostadt et Bayern au Westfalenstadion début novembre, exactement comme cette saison, où nous avions perdu six points, notre défense et nos rêves de titre. On prèfère revenir sur la saison précédente : deux semaines avant la finale de Wembley, le Borussia Dortmund n’a pas franchement rassuré en encaissant trois but en douze minutes à Wolfsburg en alignant quasiment son équipe type. Un doublé de l’imprévisible Marco Reus en fin de match a toutefois permis au BVB de sauver un point et d’assurer la deuxième place.

860 kilomètres aller, 860 kilomètres retour pour un match qui n’avait plus le moindre enjeu : à ce niveau là, ce n’est plus de la passion mais de la rage. Mais on voit arriver avec angoisse la fin de la saison et on sait déjà que ces ambiances, ces fêtes et cette effervescence autour du Borussia Dortmund vont nous manquer durant l’interminable trêve estivale, alors on profite au maximum des matchs qu’il reste encore à disputer. Et puis, si la Volkswagen Arena est un stade assez anonyme et impersonnel, ses environs immédiats avec l’impressionnant complexe d’Autostadt sont assez sympas, c’est toujours un déplacement que j’effectue avec plaisir.

Kein Zwanni

Une partie des supporters du Borussia Dortmund boycottent les vingt premières minutes dans le cadre de l’action Kein Zwanni qui lutte contre les suppléments que la plupart des clubs imposent sur le prix des billets pour les matchs phares de la saison. Or, quinze déplacement sur dix-sept du BVB sont classés « Topspiel » et voient les prix majorés. Ainsi, selon la catégorie de billets choisies, une saison entière de déplacements coûte entre 50 et 150 euros de plus à un supporter dortmundois qu’à un fan d’Augsburg. Cela valait bien un boycott avec, deux semaines avant la finale de Wembley, une pique à peine voilée et pas vraiment innocente à l’intention des partisans du Bayern Munich lorsque le texte de la revendication mentionne « nous sommes des fans, pas des clients ». Les grévistes ont donc raté l’ouverture du score dortmundoise consécutive à une ouverture de Nuri Sahin reprise par Sven Bender qui trompe un Diego Benaglio pas vraiment sur les bons appuis.

Décevant Wolfsburg

A ce moment-là, on pensait être parti pour une démonstration jaune et noire contre un Wolfsburg qui n’a plus rien à jouer dans ce championnat. Pourtant, les Wölfe avaient consenti

de gros investissements l’été dernier pour retrouver une place dans le haut du classement mais la mayonnaise n’a jamais pris, malgré les trois entraîneurs qui se sont succédés sur le banc. Mais ni la manière forte de Felix Magath ni la méthode douce de Lorenz-Günther Kostner ni la réputation de bâtisseur et de formateur de l’actuel titulaire du poste, Dieter Hecking, n’ont réussi à exploiter tout le potentiel d’un effectif pléthorique et onéreux. Résultat, Wolfsburg a livré une saison à l’image du club : anonyme.

Le bonjour d’Ivan Perisic

Toutefois, la venue du futur champion d’Europe aura suffit à motiver ces très inconstants Wölfe. Ceux-ci vont égaliser sur un centre d’Ivica Olic repris par Ivan Perisic. Le transfuge du Borussia Dortmund va récidiver quelques instants plus tard sur une frappe déviée. Et dire que, dix jours auparavant, je paradais à Madrid avec un maillot du BVB floqué Perisic… Je reste persuadé que c’est un joueur qui avait les qualités pour s’imposer à Dortmund ; mais, insatisfait de son temps de jeu, il a choisi de quitter la Ruhr cet hiver, permettant au passage au BVB de réaliser une bonne opération financière. Il aurait peut-être dû s’accrocher quelques mois de plus, il aurait pu postuler à la succession du lâcheur Mario Götze, dont l’interview de l’agent dans le Bild de samedi m’a fait m’étrangler de rage dans le train qui nous amenait à Wolfsburg. Ce n’est pas raisonnable de s’énerver comme ça au réveil… En tous les cas, Jürgen Klopp a promis à Ivan Perisic de lui garder un billet pour la finale de Wembley. Le mec, il nous plante un doublé et on lui file un billet, alors que moi je n’ai toujours pas mon précieux sésame pour cette finale, c’est trop injuste la vie. Ceci dit, ne t’inquiète pas trop pour moi, il me reste deux semaines pour trouver une solution ; au pire, je ferai comme les fans de Galatasaray pour leur déplacement à Schalke : creuser un tunnel pour accéder au stade.

Même pas peur

Wolfsburg va prendre deux longueurs d’avance sur un corner qui traverse toute la défense et permet à Naldo, oublié au deuxième poteau, de fusiller Weidenfeller. Evidemment, quinze jours avant une finale de Ligue des Champions, ce n’est pas franchement rassurant d’encaisser trois buts en douze minutes contre un mal classé de la Bundesliga en alignant, à deux ou trois exceptions près, son équipe type. Mais on ne s’en inquiètera pas trop : le jeu dortmundois repose sur un pressing intensif et il suffit que l’équipe soit moins impliquée et agressive au pressing, comme c’était le cas samedi, pour que tout le système défensif devienne très vulnérable. Le BVB est une équipe qui ne peut pas jouer à 90% sous peine de devenir assez quelconque ; gageons qu’à Wembley, elle sera à 100% et même au delà. Après la mi-temps, les Pöhler ont tenté de revenir mais leur jeu a singulièrement manqué d’inspiration, à l’image d’un Robert Lewandowski peu inspiré à la conclusion. Du coup, le Polonais doit laisser la tête du classement des buteurs à Stefan Kiessling. A la limite, on veut bien que Lewa ne finisse pas Torjäger de la Buli s’il nous claque le même triplé en finale de C1 contre le Bayern que la saison passée en finale de DFB-Pokal.

Les montagnes Reus

On s’acheminait donc vers une défaite. Je connais même une supportrice qui n’y croyait tellement plus que, malgré une magnifique banderole à son nom dans le Gästeblock, elle a déserté la fin de match pour aller faire du wakeboard sur le plan d’eau jouxtant le stade. Avec un talent indéniable, même si je regrette qu’une certaine chute ne se soit pas produite devant le bar. Personnellement, je suis resté dans le stade jusqu’au bout, vu que l’eau ce n’est pas trop mon truc (contrairement à la saison passé, il y avait de l’alcool dans le Gästeblock de la Volkswagen Arena). C’était une bonne inspiration car le BVB va trouver le moyen de revenir grâce au talent de Marco Reus. Clairement, l’ancien joueur de Mönchengladbach n’est pas aussi bien intégré dans le collectif dortmundois que ne l’était Shinji Kagawa et ses performances sont beaucoup plus inconstantes. On l’a vu disputer des matchs complètement transparents.

Mais, dans un bon jour, il peut aussi faire basculer des rencontres à lui tout seul et, depuis l’annonce de la trahison de Mario Götze, Marco Reus est souvent dans un bon jour. C’était le cas samedi : il réduit d’abord le score en profitant d’une ouverture d’Ilkay Gündogan et d’une sortie tardive de Diego Benaglio. Au passage, on notera que le portier suisse doit jouer une mi-temps sur deux à domicile dos à une tribune, la Wölfi-Kurve, qui, à une lettre près, porte le nom de son rival en équipe nationale… Pas très charitable, tout comme la banderole à l’effigie de l’ancien entraîneur Kostner qui trône au-dessus du kop des Wölfe, l’actuel entraîneur Hecking doit se sentir bien accueilli. Le BVB égalisera sur un solo magnifique de Marco Reus qui marque en force.

Faites-nous plaisir…

Au final, si ce match n’a pas été des plus disputés, on a bien aimé la réaction d’orgueil terminale du Borussia Dortmund, qui, avec ce point, valide définitivement sa deuxième place. On n’en tirera aucun motif de gloire, il n’y a qu’à Leverkusen et à Genève que l’on célèbre des titres de vice-champion mais c’est quand même une confirmation de l’arrimage du BVB dans le haut de la hiérarchie du foot allemand. Il y a seulement trois saisons, c’était tout sauf évident. Avant la finale de Wembley, le Borussia a encore un match à disputer samedi prochain contre Hoffenheim, une affiche qui tiendra tout particulièrement à cœur aux supporters. Ne serait-ce que pour terminer en beauté la saison à domicile mais surtout parce qu’une victoire dortmundoise ou un nul reléguerait définitivement Hoffenheim. A défaut de titre à célébrer, ce serait une magnifique occasion pour tous les fans jaunes et noirs de terminer cette saison de Bundesliga de manière festive.

VfL Wolfsburg – Borussia Dortmund 3-3 (3-1).

Volkswagen Arena, 30’000 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre : M. Perl.

Buts : 5e Bender (0-1), 14e Perisic (1-1), 22e Perisic (2-1), 26e Naldo (3-1), 84e Reus (3-2), 87e Reus (3-3).

Wolfsburg: Benaglio; Hasebe, Naldo, Knoche (90e Madlung), Rodriguez; Medojevic (84e Träsch), Polak; Vieirinha, Diego, Perisic (81e Schäfer); Olic. Entraîneur: Dieter Hecking.

Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Santana (77e Leitner), Hummels, Schmelzer; Bender (46e Schieber), Sahin; Reus, Gündogan, Grosskreutz (46e Blaszczykowski); Lewandowski. Entraîneur: Jürgen Klopp.

Cartons jaunes: 44e Reus, 62e Gündogan, 63e Polak.

Notes: Wolfsburg sans Pilar ni Helmes (blessés), Dortmund sans Götze ni Owomoyela (blessés).

Classement : 1. Bayern 88 2. BVB 66 3. Leverkusen 62 4. Schalke 52 5. Freiburg 51 6. Francfort 50 7. Hambourg 48 8. Mönchengladbach 47 9. Hanovre 42 10. Wolfsburg 42 11. Stuttgart 42 12. Mainz 41 13. Nürnberg 41 14. Brême 34 15. Düsseldorf 16. Augsburg 30 17. Hoffenheim 28 18. Fürth 21.

Catégories : Au StadeRetro

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