Les choses sérieuses reprennent leur droit pour le Borussia Dortmund avec un premier déplacement au bord de la Moselle à Trier pour le premier tour de la Coupe d’Allemagne. L’occasion pour nous de vous faire partager ce premier déplacement de la saison dans une ambiance « Bratwurst » et « Fußballromantik » à travers un journal de bord, histoire de changer un peu. Dernière petite chose à savoir, si vous souhaitez savoir ce qu’il s’est passé sur le terrain, vous ne trouverez absolument rien de concret dans ses lignes, le Moselstadion étant un stade avec une piste d’athlétisme interminable, nous positionnant très loin du terrain. Terrain que l’on apercevra que très rarement dans notre parcage, cachés par les drapeaux flottants dans le vent de la Sarre et, surtout, par le volumique capo de The Unity. Un capo qui ne laisse jamais insensibles les jeunes demoiselles, qui, de ce que j’ai entendu, auraient bien voulu être à notre place. Un bel homme, en somme.

  • J-1 : Disons-le, Dortmund, le dimanche, c’est mort… J’ai donc rejoint Quentin, rédacteur sur le site et collègue de voyage du lendemain au Bermuda3eck à Bochum afin de manger un bon hamburger. L’occasion pour nous de savourer le match de DFB-Pokal entre l’Erzgebirge Aue et Ingolstadt et de faire découvrir le club d’Allemagne de l’Est aux membres de ma table. Si vous ne connaissez pas ce club, je ne peux que vous inciter à lire cet article d’excellente qualité. Mais finalement, la conversation en revient toujours au même point ; le Borussia Dortmund. Pendant que les dames de la table parlent de choses autre que footballistique, de notre côté, nous en profitons pour revenir sur le mercato plus que douteux du club, sur le match contre Trier et même d’une possible finale à Berlin !

 

  • Jour J, 11h00 : Petit tour à Dortmund Hauptbahnhof pour retrouver mon invité de la veille et lui faire visiter mon nouvel appartement dans la ville. Le temps de manger et d’ouvrir une première bière, direction le centre-ville afin de faire l’achat indispensable pour tous déplacements…. des bières. La vie est un éternel recommencement animée par la quête de boisson houblonnée.
  • 13h55 : Nous arrivons devant le Westfalenstadion, point de rendez-vous pour notre déplacement. Pour ce match, nous avons choisi de voyager avec la Fanabteilung, ce qui est la meilleure solution si vous décidez de partir de Dortmund ou de la région. Fidèle à sa bonne réputation, tout était bien organisé. L’ambiance dans le car était plutôt détendue, au contraire de nous deux. Ainsi, tout notre répertoire de musique rempli de chants du BVB, de Schlager et de musiques en Schwiizerdütsch (Suisse-Allemande, dialecte parlé par une majorité des Suisses, ndlr) y passe, histoire de faire passer le temps avec toujours ce sens du bon gout.

 

  • 16:15 : Première et unique pause de notre voyage, sur une aire d’autoroute. Tradition oblige, les stickers sont de sortie et se posent sur tout ce qui passe, dont un autocollant de la pseudo Kurve du club de Herne-West embelli par nos soins avec un « Tod und Hass dem S04 » des familles. Un grand service fait au peuple allemand.
  • 18:23 : Notre car traverse la Mosel dans un décor de carte postale composé de vignes et de peu de relief. Cela m’a fortement fait penser à ma Suisse natale qui me manque déjà… Nous voyons par la fenêtre les premiers maillots du BVB, c’est bon, le Fußball est bien de retour.
  • 18:30 : Dès la sortie du bus, il ne nous faut que 30 secondes pour trouver un sympathique Biergaten, le premier de cette nouvelle saison, déjà rempli de Jaune et Noir. Dans le lot, on remarque rapidement quelques têtes connues pour les amoureux de la ville et du club, par exemple les membres du collectif de rap Kopfnussmusik (Reece, M.I.K.I., …) qui chantent souvent leur amour pour le club et le football. Malheureusement, faute de Bratwurst, nous ne nous y sommes pas éternisés. Après une entrée précipitée dans ce stade typique nous transportant dans l’ancienne Allemagne, le peuple s’amasse sur le stand à wurst. La base de tout amateur de football allemand, avec la bière. Malgré un léger accrochage avec le vendeur, j’ai pu savourer l’une des meilleures Bratwurst que j’ai eu l’occasion de manger dans ma vie, avec la Olma-Wurst de Saint-Gall qui tue toute concurrence.

    © Alexandre Fatton / Génération WS

    © Alexandre Fatton / Génération WS

  • 18:45 : On prend place dans la petite tribune debout juste derrière la piste d’athlétisme typique de l’époque qui nous fait voyager dans le temps et nous laisse envisager une bonne soirée de football populaire comme on les aime tant. Le Gästeblock grand de 2 200 places, et agrandi pour l’occasion, se remplit gentiment tandis que le gros des groupes ultras arrive quelques minutes plus tard, vers 19h30, afin de terminer le garnissage des tribunes et, surtout, de boucler les derniers préparatifs et montage du matériel. Un moment toujours intéressant à vivre et partager dans un déplacement.

 

  • 20:05 : Les joueurs entrent sur le terrain pour l’échauffement. Un brin de nostalgie nous est venu lorsque notre Roman Weindenfeller légendaire vient applaudir le public avec son grand sourire. Un plaisir de le retrouver dans les cages, lui qui a fêté son 424ème match sous le maillot du BVB, soit un de plus que Lars Ricken. Hélas, il ne battra jamais le record de Michael Zorc et ses 463 matchs sous notre maillot.
  • 20:45 : Le match commence. Comme dit dans l’introduction, cela est très difficile de parler du match. Mais celui-ci commence très fort pour nous, le capo nous demande de nous asseoir pour lancer un « Wir folgen dir egal wohin es geht. » Deux minutes de jeu et on transpire déjà! Sur le terrain, cela ne semble pas trop mal. Tuchel prend visiblement ce match avec sérieux et a compris qu’il ne fallait absolument pas tomber dans le piège de ces premiers matchs en Coupe : se faire endormir par excès de confiance. L’équipe fait le jeu et marque rapidement un premier but invisible pour nous par l’intermédiaire de Kagawa, enfin, à ce qu’il parait. Nos voisins et nous-mêmes mettons trois bonnes secondes avant de comprendre que le ballon avait terminé au fond avant de pouvoir nous enflammer et continuer à chanter. Le deuxième but ne tarde pas à arriver, toujours grâce à Kagawa, et là, j’en suis sûr, ayant eu la chance de voir le ballon être poussé au fond des filets du gardien de Trier. Un but sur deux, un ratio pas si mauvais, finalement. Si le Japonais a su se mettre en valeur, c’est finalement Rode qui sort du lot. Tout le monde est une nouvelle fois impressionné par son match, lui qui est indiscutablement notre meilleure recrue estivale. Un véritable battant que l’on ne retrouvait plus dans nos rangs depuis la venue de Tuchel et la destruction de l’héritage Klopp.

  • 21h40 : Le BVB marque son troisième et dernier but juste avant l’heure du thé par Schürrle sur un super centre d’Aubameyang. Le poulain de Tuchel marque son premier but sous les couleurs du BVB et j’ai bon espoir qu’il pourra combler notre manque de réalisme qui nous a si souvent fait défaut lors des matchs décisifs la saison passée. Pendant la pause, les supporters n’ont pas chômé. On a continué à tenir le chant que l’on chantait avant le goal pendant 5 minutes. Ensuite, le capo a lancé un « Du bist unser Droge » suivi d’un pogo. Le moment pour moi et mon genou défectueux de me retirer rapidement tandis que Quentin, lui, a failli s’y faire les croisés. Avant la reprise, le groupe Desperados a déployé une banderole destinée à un membre des Boys Köln (les Des et les Boys étant des groupes amis). Sur celle-ci était marqué « Alles Jode zum Jebootsdag », soit « joyeux anniversaire » en Kölsch, le dialecte de Köln. Le geste a été applaudi par tous les autres groupes ultras.

  • 21h55 : Cette fois-ci, le spectacle se déroule devant nos yeux. Malheureusement, ce dernier n’était pas au rendez-vous. J’en profite pour regarder ce qu’il se passe dans le stade en général. Mon œil croise énormément de personnes agrippées aux clôtures du stade afin de voir le match. Du véritable football populaire, pour notre plus grand plaisir. Ces matchs-là sont souvent beaucoup plus beaux et attractifs que toutes rencontres de Champions League ou qu’un déplacement dans le tombeau de l’Arroganz Arena de Munich. Niveau jeu, l’équipe se réveille quelque peu en fin de match avec de belles phases avec le ballon conclu par une latte et des loupés monumentaux. Un classique. Une fin de match tranquille avec une qualification pour le prochain tour. Notre match se parachève avec le tour d’honneur des joueurs venus nous remercier. Dans le lot des nouveaux joueurs, nous avons eu l’occasion de voir les souriants Rode, Schürrle ou Guerreiro qui semblent avoir une grande gratitude de jouer et porter le maillot du club tandis que d’autres, eux, ne semblaient pas beaucoup concernés par ce qu’il se passait en snobant littéralement le public. Autant dire que la discipline à l’allemande ne devrait pas faire de mal à certains de ces nouveaux jeunes joueurs du club …
  • 23:15 : C’est l’heure de rentrer. À peine installé dans notre car, on se fait interpeller par deux personnes derrière nous nous demandant si l’on était français, étonné de voir des francophones suivre le club comme ça, surtout pour un premier tour de Pokal. J’ai donc répondu que Quentin était français et moi Suisse comme Alex Frei tout en lui montrant mon maillot floqué à l’effigie de l’idole. J’ai évidemment eu le droit au chant d’Alex Frei, comme c’est souvent le cas quand je donne ma nationalité à un supporter du club (avec le chant de Chapuisat également).
  • 02:30 : Nous arrivons à la gare de Dortmund, terminus de notre car. L’impatience d’aller au lit est très grande après ce super déplacement. L’occasion de rêver d’un stade du même genre pour le prochain tour.

Alexandre Fatton


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