Depuis l’ouverture de ce site, nous avons beaucoup relaté les différentes raisons de la forte baisse d’ambiance au Westfalenstadion. Il ne s’agit pas de trouver des excuses à cela, mais plutôt d’essayer de comprendre comment on a pu en arriver là. Nous avons évoqué les nouveaux fans, qui n’ont pas la même ferveur qu’un fan du Ruhrpott, les touristes Viagogo, qui n’ont strictement à faire dans des stades de football allemand, l’internationalisation du club ou encore le jeu somnolant à la sauce Thomas Tuchel. Le Fanzine Schwatzgelb.de a approfondi un autre problème : la cassure entre les Ultras et les supporters modérés. Nous avons traduit cette article pour vous.

Le silence des agneaux

Pause internationale, Rote Erde, 6000 spectateurs. Les amateurs peuvent être en haut du classement en cas de victoire mais le gardien de but Hendrik Bonmann commet une bourde. L’une de ces erreurs lors de laquelle vous voulez disparaître le plus loin possible de la surface de la terre. Le public, à la place de le soutenir et lui donner confiance, continue simplement de chanter sans relâches les mêmes chansons. Cette situation est en quelque sorte le reflet de l’atmosphère de notre cher Westfalenstadion ces dernières années.

Les ultras et les chants continu

Dans la situation ci-dessus, les ultras ont fait ce qu’ils font toujours. Ils ont continué à chanter. A aucun moment ils n’ont pensé à scander un « Heeeeeendrik Bonmann! » ou « Wir sind alle Dortmunder Jungs ».
Les Ultras préfèrent garder un rythme continu pendant 90 minutes avec leurs chants stupides au lieu de nous faire vivre le match. Ils espèrent garder un rythme continu pendant 90 minutes alors que cela est juste impossible. Même les footballeurs et autres sportifs n’arrivent pas à tenir un rythme fou pendant 90 minutes. Cela est simplement impossible et n’apporte rien.

Le fait est que, aujourd’hui, on peut remplacer dans l’indifférence la plus totale les Ultras par un enregistrement vocal et quelques robots agitant des drapeaux sans que personne ne s’en aperçoivent.
A Dortmund, certaines choses ont été perdues. Des choses qui faisaient partie intégrante de notre culture pendant plusieurs décennies. Je parle de ces chants ironiques, spontanés, comme par exemple „Nelson Valdez, lieber Nelson Valdez, schieß uns bitte in die Championsleague!“ ( « Nelson Valdez, cher Nelson Valdez, s’il vous plaît envoie-nous en Ligue des Champions! ») Ou des chansons d’avant match pour des joueurs méritants. Dire qu’avant Marc-André Kruska avait sa propre chanson ! Aujourd’hui, Marcel Schmelzer n’a même pas sa chanson.

Tout remplacé par ces 90 minutes « pleins gaz ». Ou les ultras comblent le silence.
Ce sont des chansons simples où il suffit des suivre les indications du capo : « Mains en l’air », « attrapez-vous ! » « Plus fort » ! Cela est juste bon pour une photo de groupe où tout le monde est assis ou les mains en l’air ou en train d’agiter son écharpe.

Ma suggestion serait de :

1. L’un des capo regarde constamment le jeu pour se rendre compte de la situation sur le terrain, il informe le deuxième capo dans les situations chaudes pour interrompre la chanson et lancer un chant un peu plus approprié.
2. Les joueurs qui ont rendu des services exceptionnels au Borussia devraient être célébrés plus souvent avant, pendant et peut-être encore après le match. Pas toujours, pas pour un rien bien sûr, mais au moins juste dans certains moments. Cela pourrait par exemple motiver un Pulisic à rester. On pourrait limite se retrouver avec un 2ème Götze. Je ne pense pas que de tels chants risque de créer une frustration chez les autres joueurs.
3. L’intensité des chansons devrait s’adapter au jeu et varier. On peut se permettre de se retrouver avec des 50 % ou des 70 % d’intensité si on veut atteindre à un moment des 100 % d’intensité. Il faut aussi admettre que des pauses ou mêmes simplement des moments plus tranquilles peuvent permettre à certains fans de garder leurs énergies pour les moments plus chauds du match. Peut-être à un moment, puis une chanson spontanée ensuite être lancée. On pourrait à la suite de ces périodes obtenir une phase très bruyante.

© Alexandre Fatton

Les supports et la grêve d’une partie des tribunes.

Lors de ce match au Rote Erde, il avait plus de 4000 spectateurs qui attendaient avec impatience un chant pour notre cher Bonmann qui n’en a pour finir eu aucun; frustrés la plupart d’entre eux ont par la suite décidé de garder le silence. On peut dire, bien sûr, que la plupart des gens normaux qui viennent suivre nos Amateure ne sont pas là pour entonner des chants mais plutôt pour faire une belle sortie familiale le samedi avec les enfants ou pour s’envoyer des jus. Au Westfalenstion, on remarque aussi de plus en plus ce genre de groupes qui gardent le silence lorsque la chanson ne leur convient pas.
Sans les ultras, il est devenu presque impossible de créer une atmosphère. Le dernier Derby en était une preuve parmi des dizaines d’autres. Les gens s’énervent pour les raisons mentionnées ci-dessus contre les ultras. Mais, même si ils ont également la plupart du temps raison, ils ne font par contre rien pour changer les choses en essayant de lancer des chants.

Pourtant, chacun de nous a une voix. Avant la venue des Ultras, il y avait déjà de l’ambiance et nous arrivions aussi à développer des chansons que tout le monde reprenait à l’unisson. Désormais, nous sommes simplement dépendant des ultras et lorsque ceux-ci sont absents tout le monde se regarde bêtement et attends que quelqu’un lance un chant ou prenne la place du capo.

La plupart du temps, il s’agit d’un type bourré qui ne connait même pas les chants ou sinon on arrive à des situations comme à Mayence où à la 60e ou tout le monde se met à chanter un Scheisse 04 alors que cela n’a aucun rapport avec le match.

Ambiance sans ultras – Pas simplement un mauvais exemple lors du dernier derby

Qui nous a dit que nous ne pouvons pas chanter quelque chose nous-même ?

Qui a déterminé que nous devons attendre que quelqu’un nous dise quoi chanter ?

Qui nous interdit de commencer à chanter quelque chose ensemble avec quelques personnes, en faisant bien sûr un peu de publicité avant ?

Et qui nous a empêchés de chanter un « Dortmunder Jungs » au Rote Erde même si les ultras ne l’ont pas fait ?

Notre Süd a 25.000 voix. Le Westfalenstadion en a lui plus de 80 000. Les ultras sont qu’une petite fraction de celle-ci. Si nous ne sommes pas d’accord avec ce qu’ils chantent, alors nous nous devons de le leurs faire savoir. Avec nos chansons.

Nous devons chanter. Parce que le silence est bien pire que n’importe quel chant de nos Ultras.

Source : schwatzgelb.de – Das Schweigen der Lemminge

Catégories : Nos Portraits

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