Véritable monument du football allemand, numéro deux dans la hiérarchie de tous les temps de la Bundesliga, le Werder Brême vit des heures difficiles depuis quelques saisons. Et a priori, ce n’est pas cette année que les Werderaner vont renouer avec leur gloire passée.


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Le club (Ewige Tabelle : 2)

Brême est l’une des grandes traditions Traditionsvereine historiques du foot allemand, deuxième dans l’Ewige Tabelle (le classement depuis la création de la Bundesliga, mais le BVB devrait le dépasser cette saison), derrière le Bayern Munich. Ceux qui nous bassinent avec le ridicule « Klassiker » à chaque Dortmund – Bayern ne doivent pas connaître la Bundesliga depuis longtemps, car, dans les années 2000, c’était Brême – Bayern le Klassiker. Le Werder jouait les premiers rôles avec des entraîneurs mythiques comme Otto Rehhagel ou Thomas Schaaf en pratiquant un jeu offensif et spectaculaire et le déplacement du Weserstadion, théâtre de maintes remontées spectaculaires, était l’un des plus redoutés d’Europe.

Cette époque-là est révolue. Longtemps considéré comme un magicien pour sa capacité à vendre ses meilleurs joueurs à prix d’or et à les remplacer par des éléments plus jeunes, plus talentueux et moins chers (Diego pour Micoud, Özil pour Diego…), le directeur sportif Klaus Allofs a fini par perdre la main et partir à Wolfsburg. Son éternel compère, l’entraîneur Thomas Schaaf, n’est pas parvenu à comprendre que la Bundesliga avait beaucoup progressé tactiquement et qu’il n’était plus possible, comme par le passé, de remporter des titres ou même des victoires en encaissant deux buts par match, lui aussi est parti par la petite porte. Le club n’a également pas digéré le pillage en règle dont il a été victime par le Bayern (Klose, Borowski, Ismaël, Pizarro) pour affaiblir son principal rival de l’époque (le BVB n’est pas le premier…). Enfin, la rénovation du stade a coûté cher, mais n’a pas permis d’en augmenter ni la capacité ni la rentabilité.

Un secteur de formation en panne, une cellule de recrutement défaillante, des mauvais choix de jeu, une capacité financière amoindrie et voilà comment un club habitué à jouer les premiers rôles et l’Europe se retrouve à lutter depuis quelques saisons contre la relégation. C’est la dure réalité de la Bundesliga où la hiérarchie est beaucoup moins figée que dans d’autres championnats.

© Julien Mouquin / Génération WS

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Perspectives

En perdant deux joueurs clés, le patron de la défense Vestergaard et le buteur Ujah, le Werder joue avec le feu. Il compte sur sa nouvelle charnière centrale Moisander – Diagne pour stabiliser une défense à la rue depuis de trop nombreuses saisons, mais le pari est loin d’être gagné. En attaque, Brême espère relancer l’international Max Kruse après ses déboires festifs à Wolfsburg. Mais le principal atout offensif devrait rester Claudio Pizarro, qui a sans doute sauvé le club de la relégation la saison passée. Néanmoins, ce n’est guère rassurant de devoir compter sur un joueur de 38 ans, tout meilleur buteur étranger de l’histoire de la Bundesliga qu’il soit, pour se maintenir. Et pourtant, il faudra bien, à moins que les paris Thy ou Eilers, venus de 2. Liga, fonctionnent. Mais ce n’est pas vraiment digne d’un club du standing du Werder.

Éliminé en Pokal par Lotte (néo-promu en 3. Liga), le Werder est déjà en crise avant même la première journée de championnat et l’entraîneur Skripnik déjà sous pression. C’est dire si cette saison s’annonce comme celle de tous les dangers pour les Werderaner et on a vu ce printemps avec Stuttgart que même des institutions de la Bundesliga pouvaient chuter à force de jouer avec le feu.

© Julien Mouquin / Génération WS

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Transferts

Départs : Kleinheisler (Darmstadt), Galvez (Eibar), Ujah (Liaoning), Husic (Aalen), von Haacke (Nijmegen), Hüsing (Ferencvaros), Vestergaard (Mönchengladbach), Öztunali (Leverkusen), Djilobodji (Chelsea), Yildirim (Düsseldorf), Tremmel (Swansea), Pavlovic (Angers)

Arrivées : Kruse (Wolfsburg), Moisander (Samprdoria), Diagne (Rennes), Kainz et Petsos (Rapid Vienne), Eilers (Dresden), Thy (St. Pauli), Drobny (Hambourg), Caldirola (Darmstadt), Hajrovic (Eibar)

Pronostic : 13ème

© Julien Mouquin / Génération WS

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Le stade : Weserstadion (42’500 places)

C’est surtout l’enveloppe extérieure du stade qui a été rénovée, l’intérieur n’a guère changé. Le Weserstadion demeure un vrai stade à l’anglaise, avec plus de 42’000 spectateurs entassés dans un minimum d’espace. La visibilité n’est pas partout idéale : trop près du terrain, on peine à discerner l’autre but ; trop loin, on se retrouve avec des piliers dans le champ de vision. Néanmoins, cela reste un endroit authentique qui respire l’histoire et la tradition, avec notamment ces projecteurs mythiques qui ont marqué la légende de la Bundesliga et de la Coupe d’Europe.

L’ambiance

On reste dans une Traditionsverein du Nord, donc l’ambiance est garantie. Toutefois, les mauvais résultats des dernières saisons et la dégringolade du club dans la hiérarchie ont refroidi les fans, tout comme la décision des dirigeants de placer des loges au milieu du virage des supporters locaux, le Prostkurve (les Germanophones apprécieront le jeu de mots), compliquant l’organisation des tifos. Néanmoins, la configuration du stade, avec la proximité du terrain et l’inclinaison du toit, permettent à l’ambiance de décoller rapidement à la moindre étincelle. L’an passé, c’était clairement la meilleure ambiance de Bundesliga en déplacement pour le BVB ! Je n’ai pas connaissance de liens particuliers entre fans du Werder et ceux du Borussia, juste la relation rivalité-respect entre Traditionsvereine.

© Julien Mouquin / Génération WS

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Biergarten

Le Weserstadion a définitivement un côté british, pas seulement parce qu’il y pleut souvent, mais aussi parce que l’allée qui conduit du tram au stade est constellée de pubs. Et devant le stade, il existe encore quelques Biergarten sur les bords de la Weser. Cela nous ennuierait donc beaucoup de perdre le Werder, cela reste un des déplacements les plus agréables de la saison. Et la ville de Brême, avec sa Discomeile, présente également quelques attraits pour l’après-match !

Julien Mouquin

Catégories : Nos Portraits

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