21 avril 2012: Ils l’ont refait ! Comme l’an dernier, le Borussia Dortmund a été sacré champion d’Allemagne à domicile lors de l’antépénultième journée, en battant Mönchengladbach 2-0. La fête a été à la hauteur du deuxième tour réussi par le BVB : magique, magique et magique !

Cela faisait longtemps que l’on avait perdu la notion du temps et d’ailleurs la notion d’à peu près toutes choses, sauf de faire la fête. Mais il devait être quelque chose comme 20h20 en ce jour de grâce du samedi 21 avril 2012 lorsque l’arbitre Florian Meyer a mis un terme au match et a libéré le Westfalenstadion pour quarante-cinq minutes de tour d’honneur et de communion totale entre joueurs et fans dortmundois. Pour être franc, le Tempel der Glückseligkeit n’avait pas attendu le terme de la rencontre pour commencer à célébrer le titre. Cela faisait longtemps, depuis le but de Shinji Kagawa, que tout suspense s’était envolé et que le peuple du Westfalenstadion chantait, dansait, sautillait, hurlait son bonheur, se congratulait, s’embrassait, faisait la ola, renversait des bières et, ici ou là, essuyait discrètement une larme. Je ne crois pas que l’on se rende vraiment compte de la chance que l’on a d’avoir pu fêter deux années de suite un titre dans un stade généralement considéré comme le plus beau du monde et avec un public parmi les plus fervents, sinon le plus fervent, du continent. Und schon wieder Deutscher Meister, BVB !

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Merci Francky !

L’après-midi avait commencé de façon un peu étrange. En effet, le Bayern Munich jouait trois heures avant le BVB et tout autre résultat qu’une victoire bavaroise à Brême aurait sacré Dortmund avant même son match contre Gladbach. Alors, fatalement, on était habité par des sentiments un peu mitigés : d’un côté, on voulait absolument fêter ce titre samedi et un échec munichois aurait évité tout risque de remettre ça à la semaine suivante ; d’un autre côté, on n’était pas emballé à l’idée de célébrer ce titre juste en apprenant le résultat d’un match lointain dans un Biergarten avant le match. Tu vas me dire, ce sont des problèmes de riches, disserter sur la manière la plus festive de célébrer un titre. Mais on avait assez envie de trembler et de vibrer une dernière fois avec notre équipe, mais aussi suffisamment confiance en ses capacités pour espérer le scénario idéal. On a donc été soulagés d’apprendre la victoire du Bayern sur un but tardif de Franck Ribéry. Je dois être encore un peu ivre des festivités du titre pour inclure une victoire du Bayern dans un scénario idéal… Bambule, Randale, Dortmund hat die Schale !

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Sans trembler

On n’a pas tremblé trop longtemps. D’emblée, le BVB part à l’assaut des buts de Mönchengladbach. Le poteau sur un tir de Kagawa et un miracle du gardien ter Stegen devant Lewandowski retardent l’échéance, mais on a vite eu l’impression que, dans cette ambiance-là, il ne pourrait rien arriver de fâcheux à notre Borussia. A la 22e, le BVB obtient un coup franc et j’explique à ma ravissante voisine que, dans le Revierderby contre Schalke en novembre dernier, un coup franc au même endroit sifflé par le même arbitre et tiré par le même joueur, Marcel Schmelzer, avait permis à Robert Lewandowski d’ouvrir le score. L’histoire s’est répétée sauf que cette fois c’est le joker Ivan Perisic qui vient placer sa tête et faire exploser le Westfalenstadion une première fois. Blaszczykowski, Perisic, Santana, Gündogan, Leitner, Langerak, Barrios: c’est aussi par la qualité de son banc que le BVB est allé chercher ce titre, avec des remplaçants qui ont toujours su se mettre à niveau lorsque l’on a eu besoin d’eux. Wer wird Deutscher Meister ? BVB Borussia ! Wer wird Deutscher Meister? Borussia BVB!

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Kagawa Shinji-la-la-la-la

Dortmund ne connaîtra que deux petites frayeurs dans ce match, tout d’abord sur un but de Mike Hanke annulé à tort pour un hors-jeu inexistant de Filip Daems puis sur un sauvetage de Marcel Schmelzer devant le futur Dortmundois Marco Reus. Le remarquable gardien des Fohlen Marc-Andre ter Stegen réussira encore quelques miracles devant Hummels ou Lewandowski, mais la délivrance interviendra avant l’heure de jeu sur une relance de quarante mètres de Marcel Schmelzer, un relais de Robert Lewandowski et une conclusion pleine de sang-froid de Shinji Kagawa devant une Südtribüne en transe. Si Mönchengladbach devait manquer la troisième place en fin de saison, ce n’est pas sur ce match-là qu’il faudra avoir des regrets, mais bien plutôt sur les cinq points égarés à domicile contre Berlin et Hoffenheim ou l’égalisation concédée à Brême à 11 contre 10. Car samedi, dans ce contexte-là, le BVB était tout simplement injouable. Ceci dit, Gladbach n’a que deux points de retard sur Schalke, il peut encore aller chercher cette troisième place à condition de gagner ses deux derniers matchs (Augsburg et Mainz) et en comptant sur un faux-pas des Knappen contre Berlin ou à Brême. Gibt mir ein B! Gibt mir ein V! Gibt mir ein B! Gibt mir ein BVB! Humba Humba Tätärä !

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Vers un record historique ?

La dernière demi-heure ne sera que pur bonheur, avec, cerise sur le gâteau, le retour au jeu de l’enfant prodige du Westfalenstadion, Mario Götze. Car, comme il y a douze mois, le BVB a joué tout le deuxième tour sans son meilleur joueur du premier, Kagawa l’an passé, Götzinho cette saison. Quelle autre équipe en Europe peut se targuer d’un deuxième tour à 13 victoires, 2 nuls, 0 défaite, tout en étant privée de son meilleur élément ? Aucune. C’est dire si le BVB mérite amplement son titre, le huitième de son histoire (un de plus que Schalke), le cinquième depuis la création de la Bundesliga (cinq de plus que Schalke), ce qui donnera une deuxième étoile sur le maillot dès la saison prochaine. Le résultat des confrontations directes du Borussia avec les trois autres clubs qui pouvaient prétendre au titre (Bayern, Schalke et Gladbach) est d’ailleurs éloquent : six matchs / seize points, seuls les Fohlen de Lucien Favre avaient pu contrecarrer la suprématie dortmundoise en arrachant le nul à l’aller. Avec septante-cinq points, les Pöhler ont déjà égalé leur total record (dans l’histoire du club) de la saison dernière. Et, s’il n’y a pas de décompression post-titre, ils pourraient même, en remportant leurs deux derniers matchs, devenir la meilleure équipe (en termes de points) de l’histoire de la Bundesliga, devant le grand Bayern Munich 1971/1972 et 1972/1973, celui des Sepp Maier, Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Uli Hoeness et autres Paul Breitner. Le tout dans une Bundesliga 2011-2012 qui est en passe de devenir, en termes d’affluences, le championnat national le plus populaire de l’histoire du football. La légende est en marche. Deutscher Meister steh auf !

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Meisterfeier !

Mais je t’avouerai qu’après le match, on n’avait pas trop la tête aux chiffres, même pas pour compter les innombrables tournées faites avec nos amis polonais du Block 85, on essayait juste de savourer ces moments magiques. La fête s’est poursuivie dans le stade, dans les Biergarten, dans le métro puis dans les rues de l’Innenstadt. On a juste un peu moins sautillé que l’an dernier sur les fontaines de l’Alter Markt. Pas tellement à cause de l’averse, il faut plus que des trombes d’eau glaciales pour refroidir un supporter du BVB en train de fêter un titre, mais bien davantage en raison de la difficulté de se procurer une bière, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un débit de boissons étant pris d’assaut. On s’est finalement rabattu sur notre cher Anton’s Bierkönig où les maillots jaunes étaient largement majoritaires et où, de temps en temps, il y avait une chanson qui n’était pas là pour célébrer le sacre du BVB. C’est donc avec des rêves et des chants pleins les yeux et les oreilles que l’on a regagné notre hôtel où, pour une fois, on n’a pas raté le petit déjeuner, vu qu’ils étaient en train de le préparer à notre retour. Et dans deux semaines on remet ça pour la remise du Meisterschale contre Freiburg, avant la finale de la Coupe dans trois semaines à Berlin contre le Bayern Munich. Wir holen den DFB-Pokal und wir werden Deutscher Meister, Deutscher Meister!

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Borussia Dortmund – Borussia Mönchengladbach 2-0 (1-0).

Signal Iduna Park, 80’720 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre : M. Meyer.

Buts : 23e Perisic (1-0), 59e Kagawa (2-0).

Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; Gündogan (73e Leitner), Kehl; Blaszczykowski (88e Bender), Kagawa (73e Götze), Perisic; Lewandowski. Entraîneur: Jürgen Klopp.

Mönchengladbach: ter Stegen; Stranzl, Brouwers, Dante, Daems; Herrmann (64e Ring), Nordtveit, Jantschke, Arango (69e Wendt); Reus, Hanke. Entraîneur: Lucien Favre.

Cartons jaunes: 58e Kagawa, 59e Stranzl.

Notes: Dortmund sans Koch (convalescent) ni Grosskreutz (blessé), Mönchengladbach sans Marx, Neustädter ni de Camargo (blessés).

Classement (32 matchs) : 1. BVB 75 points 2. Bayern 67 3. Schalke 58 4. Mönchengladbach 56 5. Stuttgart 50 6. Leverkusen 48 7. Hanovre 45 8. Brême 42 9. Hoffenheim 41 10. Wolfsburg 41 11. Nürnberg 39 12. Mainz 38 13. Freiburg 37 14. Hambourg 35 15. Augsburg 34 16. Köln 30 17. Hertha 28 18. Kaiserslautern 23.

Catégories : Retro

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